Comment amener les populations locales notamment les femmes à contrôler l’action des élus locaux (maires, président des conseils régionaux…) ? C’est le but du séminaire de formation initié récemment dans les locaux de la Conférence Episcopale Régionale de l'Afrique de l'Ouest francophone (Cerao) sis à Angré, par le Centre Féminin pour la démocratie et les droits humains en Cote d’Ivoire (Cefci).
Selon Mme Coulibaly Pédan Marth, directrice exécutive par intérim de la Cefci, si la Côte d’Ivoire veut être un pays émergeant, elle se doit de développer une « politique de renforcement de la bonne gouvernance au niveau national et local ». Ce qui implique aussi que les populations, a-t-elle poursuivi, « doivent être informées, sensibilisées et instruites sur ces notions de bonne gouvernance afin de faciliter leur implication effective dans les programmes de développement».
Avec ce séminaire qui s’inscrit dans le cadre d’un projet d’appui des Organisations de la Société civile et des populations à la gouvernance locale et au contrôle citoyen, Coulibaly Pédan espère qu’à l’issue des deux jours de formation aux 30 organisations de la société civile (Osc) venues d’Abidjan et de l’intérieur du pays (Daloa, Odienné et Niakara), le processus d’implication des osc locales dans la gestion des affaires publiques locales sera une réalité.
De son côté, M. Yapi Léonce, représentant du Secrétaire national à la gouvernance et au renforcement des capacités, a pointé dans son discours les maux qui minent la gouvernance locale « dans notre pays ».
En présence de M. Gogoné Bi Botty, représentant la direction générale de la décentralisation et du développement local, il a dénoncé « l’absence de procédure légale pour prendre en compte l’avis des populations au cours des débats lors des réunions ou sessions des conseils municipaux, conseils généraux ou Conseils de District, le mode de désignation des Conseillers par la liste et par parti (mettant en exergue l’appartenance politique ou à un groupe), l’absence de structures de base susceptibles d’organiser la participation des populations, l’insuffisance de communication entre les organes délibérants et les populations (absences de revues périodiques d’information sur la gestion des affaires locales), la faible représentativité de la gente féminine ».
Mais aussi, « les querelles de leadership entre élus des différentes entités décentralisées ou entre les élus d’un même conseil ».
Coulibaly Zié Oumar
Gouvernance décentralisée : La Cefci pour le contrôle de l’action des élus locaux - Photo à titre d'illustration