Le recensement général de la population et de l’habitat (Rgph) a démarré la semaine dernière dans le département de Grand-Lahou. Le Préfet du département, Zamélé Kouamé Jean-Baptiste, préfet hors hiérarchie, se prononce sur le déroulement de l’opération. Et évoque par la même occasion les dispositions prises dans la région dans le cadre de la lutte contre le virus Ebola.
Monsieur le Préfet, comment s’annonce le Recensement général de la population et de l’habitat (Rgph) dans votre département ?
Je voudrais au nom du ministre d’État, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Hamed Bakayoko, sous le couvert de qui je réponds à vos questions, vous souhaiter la bienvenue à Grand-Lahou.
Le Rgph se passe bien dans mon département. Déjà au cours d’une réunion publique dans la salle des fêtes de la mairie, j’ai invité toutes les couches sociales (les directeurs et chefs de services, les élus, les représentants locaux des partis politiques, les chefs de communauté, les chefs traditionnels, les chefs religieux et les chefs des communautés des pays frères) à adhérer à l’opération de recensement.
J’ai eu à leur expliquer que le Rgph est avant tout, une opération administrative. Le but, c’est de permettre au gouvernement de planifier le développement de la Côte d’Ivoire. Aussi ai-je pris soin de leur expliquer que si un père de famille ne connaît pas le nombre de ses enfants, il lui serait difficile de prévoir leur habillement à la veille des fêtes. Pour ramener cela au niveau de la nation, il faut dire que l’État ne peut programmer le développement sans avoir une idée du nombre de sa population. Il s’agit d’une opération importante pour le pays.
C’est un devoir civique de se faire recenser. Tout le monde se plaint que rien n’a été fait. Comment voulez-vous qu’on aille construire un hôpital dans une localité de 100 habitants, alors qu’une autre de plus de 500 habitants ne dispose pas d’école. Ce sont les chiffres issus du recensement qui vont permettre au gouvernement de prendre en compte les préoccupations des populations et de leur apporter une certaine commodité.
J’ai, par ailleurs, demandé aux différents représentants d’inviter leurs populations à recevoir dans la courtoisie les agents recenseurs pour leur permettre de réaliser cette importante opération pour le devenir de la Côte d’Ivoire.
Quelle a été la réponse des représentants des populations à votre appel ?
J’ai été très heureux parce que le message a été bien perçu. Ils m’ont confié qu’ils adhèrent à cet appel et ont promis véhiculer le message auprès des populations de Grand-Lahou.
En ce qui concerne la lutte contre le virus de l’Ebola, quelles sont les dispositions prises au niveau du département de Grand- Lahou ?
Au cours de la rencontre que j’ai eu avec les représentants des populations, il était aussi question de les informer sur l’épidémie de la fièvre Ebola qui sévit dans un pays voisin à la Côte d’Ivoire. D’abord, j’aimerais vous dire que je n’ai pas seulement attendu la réunion d’hier. Dès l’annonce de cette épidémie, j’ai pris un arrêté pour interdire la chasse dans le département. Parce qu’il faut s’attaquer au mal à la source.
J’ai donc demandé aux forces de l’ordre (la police, la gendarmerie, les eaux et forêts et les forces républicaines de Côte d’Ivoire) de veiller à tous les postes de contrôle pour qu’aucun chasseur n’accède à la ville avec du gibier. J’ai été très ferme sur ces instructions. Ensuite j’ai mis sur pied une équipe pour sillonner la ville et demander aux tenancières de restaurant de ne plus servir de la viande de brousse.
Les restauratrices ont indiqué qu’elles y adhèrent. Cependant, elles ont souligné, qu’elles ont encore de la viande en stock. Je leur ai ainsi demandé de mettre ce stock en réserve jusqu’à ce que la situation s’améliore. Parce que, ce n’est pas pour de l’argent qu’on va attenter à la vie de la population. J’avoue que nous sommes compris.
CHEICKNA D. Salif
Grand-Lahou: ‘‘Qu’aucun chasseur n’accède à la ville avec du gibier’’, interdit le Préfet - Photo à titre d'illustration