Ce mercredi 8 novembre, un mouvement de grève générale a eu lieu en Catalogne à l’appel de l’intersyndicale indépendantiste CSC. La grève, qui devait se faire officiellement pour des raisons sociales et relatives à l’emploi, a surtout été le moyen pour les mouvements indépendantistes d’appeler une nouvelle fois à la libération des prisonniers politiques et à la lutte contre l’article 155 de la Constitution. Le mouvement s’est caractérisé par la paralysie du trafic routier et par des perturbations de train avant de se poursuivre par deux grandes manifestations.
Dans une ambiance solennelle, les manifestants ont chanté en chœur l’Estaca, une chanson composée en 1968 durant la dictature de Franco en Espagne. Symbole de la lutte contre l’oppression franquiste en Catalogne, elle est devenue depuis un hymne du combat des hommes pour la liberté.
C’est justement ce que réclamaient ce mercredi soir les manifestants pour les membres du gouvernement catalan actuellement en détention provisoire, ainsi que pour deux leaders indépendantistes derrière les barreaux. « Nous avons des prisonniers politiques derrière les barreaux, ils ont réduit toutes nos libertés et nous sommes un peuple opprimé donc nous sommes dans la rue pour défendre notre dignité. Nous devons faire avancer le pays. Ce n’est pas facile de faire une grève dans cette situation, explique Silvia Palomares, 50 ans. Que les gens ne pensent pas que ce soit simple, il faut renoncer à un jour de salaire et ce n’est pas non plus facile pour les entreprises. La situation est compliquée, alors que chacun fasse ce qu’il peut et comme il le peut. Mais il faut toujours continuer de lutter. »
Lutter dans la rue, mais également massivement par les urnes lors des élections législatives du 21 décembre, voici les objectifs des indépendantistes dont fait partie Toni Borrell, médecin de 62 ans : « Ça va être comme les autres référendums, on va voir si les listes indépendantistes ont plus de votes que les listes unionistes, c’est ça que l’on va compter ».
La grève s’est poursuivie tard dans la soirée avec des perturbations du trafic routier.
Les manifestants demandent la libération des prisonniers politiques, ce 8 novembre 2017 à Barcelone. REUTERS/Albert Gea