Guikahué, directeur de campagne Bédié, a apporté une réponse aux propos tenus par le Premier ministre Hamed Bakayoko, à Bouaflé.
J’ai écouté le discours du Premier ministre avec étonnement. Parce que ce discours tranche avec les dispositions que le Premier ministre avait laissé entrevoir quand il a été nommé. Quand il nous avait reçu, il avait fait une profession de foi, qu’il était venu pour faire la promotion du dialogue, en soutenant ses propos par des réflexions de Félix HOUPHOUET- BOIGNY.
Nous attendions jusque-là et nous n’avions pas perdu espoir que le dialogue allait s’ouvrir à nouveau. Mais avec ce discours tenu à Bouaflé, le Premier Ministre vient de nous démontrer que la porte du dialogue est fermée et que le Rhdp n’est pas un parti de dialogue.
Ensuite, il vient de montrer aussi qu’il ne fait pas ce qu’il dit. Parce qu’il n’y a pas longtemps, au début du mois de septembre, il a fait une publication dans « Le Figaro », un journal français dans lequel il avait dit qu’il allait exécuter l’arrêt de la Cour africaine des Droits de l’homme et des peuples pour que les élections se fassent de façon apaisée.
Et à Bouaflé, il soutient que les arrêts de la Cour africaine des Droits de l’homme et des peuples ne seront pas appliqués. C’est dommage pour lui. Quand il nous avait reçus, on avait eu de l’espoir. Mais on se rend bien compte qu’il a été submergé par les faucons du Rhdp. En fin de compte, ceux qui sont les radicaux du Rhdp ont eu raison de lui.
Et il vient de fermer la porte du dialogue, c’est dommage pour le Premier ministre. Il n’a pas parlé comme un Premier ministre. Il a parlé comme un chef de parti ou comme un militant. Alors qu’il n’était pas à un meeting du Rhdp. Il était à une visite d’Etat. Il ne devrait donc pas parler en militant. Mais on fait le constat qu’il a parlé à Bouaflé en militant.
C’est le parti au pouvoir qui est responsable de la paix dans le pays. Vous voyez, on dit souvent que quand tu es orphelin, quand on parle à l’enfant qui a ses parents, comme l’oreille n’a pas de porte, il faut bien écouter. Au-delà des réactions épidermiques, j’ai analysé les propos de Hamed Bakayoko. Je veux préciser que la désobéissance civile ne veut pas obligatoirement dire la violence. Personne n’a jamais parlé de violence.
Or le Premier Ministre dans son propos a parlé de violence. Voici le message que Hamed Bakayoko a fait passer. Il dit, si vous lancez un appel et qu’on casse, détruit des biens, on viendra vous donner la note à votre domicile. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que le Rhdp s’est organisé pour casser à la place des manifestants.
Et je veux que l’opinion nationale et internationale le sache. Hamed Bakayoko vient d’avouer à Bouaflé qu’ils se sont organisés pour que toutes les manifestations pacifiques de l’opposition soient perturbées par les gens du Rhdp qui vont perpétrer des casses qu’on va mettre sur le compte des responsables de l’opposition qui auront lancé l’appel. Et ensuite, ils vont venir dans les domiciles des responsables de l’opposition pour leur donner la note des casses.
Il y aura donc violation de domicile. Donc Hamed Bakayoko vient de confirmer la paternité de tous les enlèvements actuels. Il a déjà préparé des escadrons de la mort qui vont sévir très bientôt. D’autant plus que nous avons lancé la désobéissance civile et que nous ne reculerons pas. Que l’opinion nationale et internationale soit donc informée que le gouvernement Rhdp a décidé de casser à la place de l’opposition et décidé d’aller chercher les responsables de l’opposition chez eux à la maison.
Hamed Bakayoko veut opérer des violations de domicile, des agressions à domicile et appliquer des procédures extrajudiciaires à des Ivoiriens. Hamed Bakayoko devient donc une menace pour les Ivoiriens. Et c’est dommage.
Guikahué répond aux menaces d’Hamed Bakayoko : « il vient de dévoiler, ce qu’a préparé le RHDP contre l’opposition » - Photo à titre d'illustration