Le ministre d’Etat, ministre de l’intérieur et de la sécurité, Hamed Bakayoko, a échangé, vendredi, avec l’opposition « pour avis » sur le projet de loi portant composition de la Commission électorale indépendante (CEI), qu’il défendra, lundi, devant le Parlement ivoirien.
Situant le cadre de la rencontre à laquelle ont pris part les partis membres du Cadre permanent de dialogue (CDP) et l'Alliance des forces démocratiques (AFD, représenté par son 1er Vice-président Daniel Aka Ahizi, président du Parti ivoirien des travailleurs), le ministre d'Etat Hamed Bakayoko a précisé que l'objectif du gouvernement n'est pas d'opérer un passage en force en adoptant ce texte de loi.
« Nous avons toujours marqué notre disponibilité à poursuivre les discussions. Et au moment où je dois défendre le projet de loi, devant le parlement, il était important de recueillir vos avis pour enrichir le texte » a fait savoir M. Bakayoko regrettant que « le débat soit focalisé sur la composition de la CEI alors que le projet de loi comporte beaucoup de points ».
A la sortie de la rencontre qui a duré deux heures d'horloge, le président Daniel Ahizi, représentant l'Alliance (selon ses précisions) et Kabran Appiah, président du parti Alternative Citoyenne, ont, au nom de leurs pairs, salué « l'initiative » du ministre d'Etat Hamed Bakayoko.
«Nous allons poursuivre les échanges pour faire avancer le dossier pour des élections apaisées, en remettant un document au ministre d'Etat qui pourrait s'en servir pendant les débats avec les députés » a indiqué M. Ahizi, soulignant que « notre objectif n'est pas forcément l'adoption de nos propositions, mais il faut en tenir compte pour un texte final consensuel ».
Pour sa part, Kabran Appiah, reconnaissant « plusieurs points de désaccord », il a souligné « l'intérêt pour le gouvernement de tenir compte de nos propositions dans les débats qui auront lieu au Parlement où l'opposition n'est pas représentée ».
Le gouvernement ivoirien a adopté, en avril, un projet de loi sur la mise sur pied de la nouvelle Commission électorale indépendante (CEI) qui passe de 31 membres à 13.
Dans ce projet de loi, la nouvelle CEI est composée de trois représentants du pouvoir, trois représentants de l'opposition, quatre représentants des structures techniques et trois représentants de la société civile.
Cette réforme que tous les acteurs politiques de l'opposition et de la société civile avaient pourtant réclamée depuis longtemps, a été dénoncée par l'opposition qui propose une CEI de 15 membres selon la clef de répartition suivante : quatre membres pour le pouvoir, quatre pour l'opposition, quatre pour la société civile et trois représentants des ministères techniques, mais qui soient privés du droit de délibération.
HS/ls/APA
Hamed Bakayoko consulte l'opposition avant l'examen du projet de loi sur la CEI, lundi, par le Parlement - Photo à titre d'illustration