Handicap sensoriel : Un appel aux parents pour s'impliquer davantage dans l'éducation de leurs enfants

Espace de dialogue et de synergie entre tous les acteurs du système éducatif, afin de renforcer l’implication des parents dans l’éducation des enfants en situation de handicap sensoriel, et d’assurer une prise en charge éducative efficace et inclusive pour ces enfants en Côte d’Ivoire, l’édition 2024 de ce forum a effectivement vu la participation de nombreux ministères, ONG et parents.

Notons que durant trois premières échéances, la parole a été donnée aux différents acteurs du système éducatif notamment les décideurs (ministères, directions centrales…), les concepteurs (docteurs, directeurs d’instituts...) et les bénéficiaires (personnes handicapées sensorielles) pour faire étalage des forces et faiblesses du système qui se veut inclusif et présenter leurs attentes. Pour cette édition, le forum s’adresse particulièrement aux parents de ces personnes en situation de handicap sensoriel.

Selon le Pr. Ouattara Mamadou, 4è vice-président du RIP-EPT, ce sont plus de 48000 enfants handicapés qui demeurent toujours exclus du système éducatif malgré les avancées politiques, telles que l’adoption d’une loi en 2015 rendant l’éducation obligatoire pour tous.

Il a donc appelé une action conjuguée de toutes les parties de répondre à cette problématique.

« C’est un appel que nous lançons au gouvernement pour que plus de volonté et de sacrifice soient encore consentis pour qu’on aide nos jeunes handicapés. Sans notre aide, leur avenir est pratiquement bouché… S’occuper d’un enfant handicapé n’est pas chose facile, nous demandons également aux parents de doubler d’efforts et de suivre les indications qui leur seront données par les encadreurs pédagogiques », a-t-il souligné.

Pour M. Camille Tano, le PCA de l’Organisation Nationale des parents des handicapés auditifs de Côte d’Ivoire (ONPHACI), par ailleurs le président de l’UNOPAHCI, bien que l’Etat de Côte d’Ivoire montre sa bonne volonté dans la dynamique de prise en charge scolaire des personnes handicapés sensoriels, cela s’avère être insuffisant. Selon lui, il revient aux parents de ces derniers d’assurer leur éducation.

Il a donc profité de cette tribune pour les inviter à se mobiliser pour mettre sur pieds des structures qui pourraient venir en appui à ce que l’Etat de Côte d’Ivoire entreprend d’ores et déjà dans l’éducation et la scolarisation de ces enfants.

« La question de l’éducation et de la scolarisation sous nos cieux pose problème. L’Etat veut. Il dit. Les politiques sont. Mais la réalité est toute autre parce que nos enfants ne nous reviennent pas avec les connaissances qu’on aurait voulu qu’ils aient. Ils ne nous reviennent pas formés comme on aurait voulu qu’ils soient et finalement au lieu d’être des relais ils sont plutôt des charges…Si on comprend que le handicap est un fait de société alors à partir de ce moment nous menons une réflexion assez approfondie pour nous permettre de pouvoir solutionner toutes ces questions », déclaré M. Camille Tano.

Pour lui, les choses avancent dans le bon sens car les premières éditions ont permis de grande avancées dans le combat pour une inclusion véritable.

« Les premières éditions ont permis de comprendre ce que l’Etat de Côte d’Ivoire prévoit pour ces personnes handicapées, également de voir les dispositions légales, judiciaires en rapport avec cette problématique ».

Il convient de noter que cette édition de ce forum a traité des questions telles que les aides techniques, l’importance des transcripteurs en écriture braille, le rôle des parents dans la scolarisation des enfants handicapés et enfin le rôle et l’importance de l’interprétariat dans la prise en charge scolaire des personnes handicapées auditives.

Varol E.