La Côte d’Ivoire avec à sa tête le président Alassane Ouattara, son épouse et des membres de son gouvernement, a rendu dimanche à Grand-Bassam un hommage solennel aux victimes de l’attaque jihadiste sans précédent qui a fait 19 morts la semaine dernière dans cette station balnéaire proche d’Abidjan.
Sous un soleil et plomb et sous haute protection policière, la cérémonie qui a réuni des milliers de personnes, stade municipal de la ville a été meublée par une libation ainsi que des prières dites par un imam et un prêtre catholique dans un pays où les musulmans représentent 40% de la population et les chrétiens 40%.
"Grand-Bassam reste debout aujourd’hui et restera toujours debout", a déclaré le maire de la ville, Georges Philippe Ezaley.
"La mort a voulu engloutir cette ville mythique", a-t-il poursuivi, rappelant que Grand-Bassam était inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco.
De son côté, la ministre ivoirienne de la Cohésion sociale et de l’indemnisation des victimes, Mariatou Koné, a appelé à la vigilance face au danger qui menace la nation et à éviter "la stigmatisation et l’indexation", dont les "effets seraient encore plus nuisibles que ceux des actes de lâcheté du terrorisme".
"Il faut vaincre la peur et ne pas céder à la panique" a-t-elle exhorté avant de remettre symboliquement la somme d’un million de francs CFA à chaque ayant-droit des 19 victimes.
"Nous sommes honorés, c’est important", a lancé Ismaël Sanogo, un rescapé de l’attentat, habillé d’un t-shirt sur lequel était inscrit "Yako Bassam" ("mes condoléances" en appollo, la langue de l’ethnie locale).
Le ministre ivoirien de l’Intérieur, Hamed Bakayoko a indiqué que l’enquête "évolue bien", sans plus de précision.
Il a qualifié les assaillants de "narco-trafiquants" qui ont voulu détruire "le droit de vivre ensemble des Ivoiriens et compromettre leur diversité";
Le 13 mars, trois assaillants avaient remonté la plage puis attaqué plusieurs restaurants en tirant au hasard, tuant 19 personnes: 11 Ivoiriens dont trois membres des forces spéciales, une Nigériane, quatre Français, une Allemande, une Macédonienne et un Libanais.
Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a revendiqué l’attaque perpétrée en réponse à l’opération antijihadiste au Sahel menée par la France et ses alliés. La Côte d’Ivoire a aussi été visée pour avoir livré quatre membres d’Aqmi aux autorités maliennes.
Avec AFP
Photo:Présidence / Journée d'hommage aux Victimes des attentats de Grand-Bassam, ce dimanche 20 Mars 2016