Hôpitaux, cliniques : Le Gouvernement veut proteger les patients.

  • 22/10/2013
  • Source : Nord-Sud
L’introduction du numérique dans la santé, encore appelé cybersanté, est au centre d’un symposium débuté hier à Abidjan. Comment protéger les données relatives aux patients ? Quelle politique de numérisation de la santé ? Des experts y réfléchissent.

Ce n’est pas un hasard si le gouvernement a adopté la loi sur la protection des données à caractère personnel. Selon la ministre de la Santé et de la lutte contre le Vih/sida, c’est le signe que tout ce qui a trait au dossier médical ne doit pas être exposé. Hier à Abidjan, à l’ouverture du symposium sur la cybersanté, Raymonde Coffie Goudou a demandé que les patients soient protégés, comme le recommandent d’ailleurs les différentes thématiques de ces travaux. Les conclusions du symposium, espère la ministre, doivent jeter les bases d’une véritable réglementation dans ce domaine.

Car, si l’introduction des nouvelles technologies dans l’administration est à saluer, elle entraîne malheureusement l’accessibilité de données confidentielles à tous. Et quelquefois, les malades en pâtissent. L’un des buts de ce rassemblement sera donc de trouver des solutions pour coupler avancée technologique et protection d’informations privées. C’est sans doute pour cela que le ministre de la Poste, des technologies de l’information et de la communication (Ptic) n’a pas voulu se faire conter l’évènement. Dans une salle de conférence de la Crae-Uemo bondée de médecins, Bruno Koné s’est dit prêt à accompagner ce genre d’initiatives. Certes, la cybersanté cherche encore un cadre juridique, mais elle est avant tout le prolongement de l’e-gouv lancé depuis 2011, fait-il savoir. Cette avancée, ajoute le ministre, réduira les frais médicaux. Et pour les 48% de la population ivoirienne pauvre et en mauvaise santé, c’est une lueur d’espoir. La phase pilote de l’introduction du numérique dans la santé a déjà été lancée à Abidjan avec le centre de télémédecine au Chu de Yopougon.

Elle s’étend aussi dans la région de l’Agneby. Bruno Koné rêve qu’un jour, les femmes enceintes en Côte d’Ivoire puissent jouir d’un meilleur suivi comme au Rwanda. Cela, grâce aux avancées technologiques. Mais ce progrès ne naîtra que grâce à des rencontres telles que celles-ci. Conscient de cette responsabilité, Aka Kroo Florent, président de l’Ordre des médecins de Côte d’Ivoire, a battu le rappel des troupes. Pendant deux jours, des experts ivoiriens, africains et européens plancheront sur plusieurs aspects de la cybersanté. Il y aura également des expositions.
 
Raphaël Tanoh