Indigné par la mort des huit personnes lors d'un match de football à Dakar, le président du Sénégal a promis, dimanche, que "les responsables seront sanctionnés". Pointée du doigt par les supporters, la police se défend de tout manquement.
"Le milieu sportif n'est pas un terrain d'expression de la violence", a déclaré le président Macky Sall dimanche 16 juillet, suite à la tragédie de la veille. Samedi soir, dans le stade de Dakar lors de la finale de la Coupe de la Ligue sénégalaise de football : des jets de pierre, des mouvements de panique et l'effondrement d'un mur soutenant les gradins ont provoqué la mort de huit personnes, dont une jeune fille, et de 88 blessées.
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"Indigné" par ce drame, le président du Sénégal" a donné des instructions fermes pour que la lumière soit faite sur ce drame et que les responsables soient identifiés et sanctionnés sans faiblesse coupable". Une information judiciaire doit être ouverte.
Le stade Demba-Diop était plein à craquer de spectateurs venus soutenir les deux équipes locales, l'US Ouakam et le Stade de Mbour. Lors de la période de prolongation, alors que le score était de 2 buts à 1 en faveur du Stade de Mbour, des supporters de l'US Ouakam ont commencé à lancer des pierres sur des fans du Stade de Mbour, causant le départ précipité de spectateurs.
La police a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les supporters, qui avaient envahi la pelouse, tandis qu'une partie du mur soutenant des gradins où se trouvaient des aficionados des deux camps s'effondrait. La foule a alors été prise de panique et des personnes ont été écrasées dans le mouvement, conduisant au drame.
Dispostif de sécurité aux normes
La police s'est défendu contre les accusations de négligence à propos des informations sur le retrait des policiers d'une zone séparant les supporters rivaux. "Dans des situations pareilles, la présence de la police n'est pas de charger mais plutôt de contenir la foule pour éviter plus de dégâts notamment avec l'affaissement d'un pan de mur causant des blessés et des morts sur le coup", se défend-elle dans un communiqué.
"Contrairement à ce qui a été relayé par une certaine presse, le stade Demba-Diop a reçu ce jour et comme d'habitude dans de pareilles circonstances, un dispositif sécuritaire correct. Mais avec la furie aveugle des supporters de l'Union Sportive de Ouakam déclenchée par le but égalisateur de l'équipe adverse et l'absence d'une grille de protection complète du pourtour intérieur du stade, la pelouse a dans la cohue, été envahie et le match naturellement, arrêté par l'arbitre", indique la police.
Activités sportives et culturelles suspendues
D'ici la fin de l'enquête, Macky Sall a promis une meilleure sécurité dans les stades et une justice rapide pour les familles affectées par la tragédie. Le gouvernement a décidé que "toutes les activités sportives ou culturelles sont interdites sur l'étendue du territoire national pendant toute la durée de la campagne électorale" précédant les législatives du 30 juillet.
"D'ores et déjà, il a instruit le Premier ministre de prendre toutes les dispositions requises pour plus de sécurité dans les stades", selon la présidence. Le Sénégal a déjà été critiqué cette année pour des carences en matière de sécurité, notamment après la mort de dizaines de personnes lors d'une manifestation religieuse en avril.
Reste que cette tragédie a tendance a exacerber les tensions déjà vives dans le pays en pleine campagne électorale. Vendredi, une rixe a éclaté entre des partisans du président Sall et de son rival, le maire de Dakar Khalifa Sall, en détention provisoire depuis le 7 mars. Plusieurs personnes ont été blessées à l'arme blanche.
Avec AFP
© Seyllou, AFP | Le stade Demba-Diop où huit personnes sont mortes samedi après des echauffourées entre supporters.