Luanda a lancé au début du mois une vaste opération de lutte contre l'immigration clandestine, renvoyant vers la RDC quelque 200 000 ressortissants du pays. Parmi eux, se trouvent des réfugiés du Kasaï, a appris l'AFP.
Les autorités angolaises opèrent depuis le début du mois d’octobre une opération de lutte contre l’immigration clandestine qui a entraîné des expulsions de masse : quelque 200 000 Congolais ont ainsi été renvoyés vers la RDC voisine. Des retours « volontaires », assure Luanda, alors que des témoignages font état de violences et même de morts.
En RDC, « le vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur est chargé de recueillir des informations et de mener des investigations sur cette affaire d’expulsion des Congolais d’Angola. Ces allégations sont très graves. Le gouvernement réagira officiellement dans les prochains jours », a déclaré à l’AFP le porte-parole du gouvernement Lambert Mende.
Conditions d’expulsion
De son côté, l’Association congolaise pour l’accès à la justice (Acaj),une ONG locale, a recommandé dans une lettre à l’ambassadeur d’Angola à Kinshasa de « veiller à ce que les expulsions des immigrants se fassent dans les conditions qui respectent les droits de l’homme, notamment le droit à l’intégrité physique et à la vie », plaidant notamment pour que des « mesures spécifiques de protection soient prises en faveur des femmes, enfants et vieillards ».
Parmi les expulsés, certains sont pourtant officiellement considérés comme des réfugiés et bénéficient de documents spécifiques, a déclaré à l’AFP une source du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) à Kinshasa, qui a appris qu’au moins 47 personnes seraient concernées...
Migrants congolais à Kamako, à la frontière angolaise, le 12 octobre 2018. © AFP