La Côte d'Ivoire occupe le 106è rang mondial sur 180 pays en matière de corruption au niveau du secteur public, selon le Rapport 2019 de l’ONG Transparency International sur l’Indice de perception de la corruption (IPC) publié jeudi. Le pays occupait la 105è place en 2018.
Cette année, la Côte d’Ivoire marque 35 sur l'IPC (Score 100 = très peu corrompu), un score que le pays maintient par rapport à l’année précédente, soit une augmentation de six points depuis 2012, indique le rapport 2019 de l’ONG allemande Transparency International.
Le rapport 2019 montre que la corruption est plus répandue dans les pays où d’importantes sommes d'argent peuvent circuler librement dans les campagnes électorales et où les gouvernements n'écoutent que les voix d'individus riches ou bien connectés.
Concernant la Côte d’Ivoire, l’ONG note que « les règlements sur le financement des campagnes sont partiellement appliquées dans le pays et depuis 2010, il y a eu peu de plaintes visant des irrégularités dans les élections ». En outre, les observateurs internationaux ont jugé les élections inclusives et transparentes, ainsi que le processus d'inscription des candidats et le dépouillement des votes.
L’analyse ressort qu’il faut renforcer l’intégrité politique pour éliminer la corruption. Pour une politique « plus propre », l’ONG évoque une sélection/nomination rigoureuse des détenteurs du pouvoir politique, une conception des politiques publiques, puis l’évaluation des décisions des personnes au pouvoir.
Selon Delia Ferreira Rubio, présidente de Transparency International « les gouvernements doivent s'attaquer de toute urgence au rôle de corruption des grosses sommes d'argent dans le financement des partis politiques et à l'influence indue qu'elle exerce sur nos systèmes politiques ».
La Côte d'Ivoire affiche un score de 35/100 contre une moyenne de 32 pour l’Afrique Subsaharienne dont la région a obtenu le score le plus bas sur l'IPC. La performance de l’Afrique subsaharienne dresse au regard du rapport un sombre tableau en termes d’inactions contre la corruption.
Le Ghana (80è sur 180 au plan mondial), un pays de l’Afrique de l’Ouest, reconnu comme un phare de la démocratie en Afrique de l'Ouest, a chuté de sept points sur l'IPC depuis 2014, passant de 48 en 2014 à 41 en 2019. Et ce, du fait de révélations de corruptions devant la Haute Cour de justice du pays.
Le Cap Vert, classé 41è mondial et le Sénégal qui occupe le 66è rang mondial, se hissent en peloton de tête au niveau de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), devant le Nigeria (146è) ou encore le Ghana (80è mondial).
Au niveau de la CEDEAO, le Bénin affiche une bonne performance, 80è mondial sur 180 pays, devant le Burkina Faso (85è mondial), la Gambie 96è mondial, la Sierra Léone 119è mondial, le Mali 130è, le Togo 130è, le Niger 120è, le Libéria 137è, la Guinée 130è, la Guinée-Bissau 168è.
L'IPC note 180 pays et territoires dans le monde selon leurs niveaux perçus de corruption dans le secteur public, en s'appuyant sur 13 évaluations d’experts et enquêtes menées auprès de chefs d'entreprises. Cet indice utilise une échelle de zéro (fortement corrompu) à 100 (très peu corrompu).
AP/ls/APA
Indice de perception de la corruption 2019: la Côte d'Ivoire classée 106è mondial