Depuis le mardi 17 mai, la préfecture d’Abidjan a entrepris une vaste opération sécuritaire dénommée ‘’Epervier’’ dans sa ville. Cette opération diligentée par Yao Kouamé Joseph, commissaire divisionnaire de la préfecture d’Abidjan a pour objectif d’assainir l’environnement sécuritaire de la ville d’Abidjan.
Pour mieux cerner la quintessence de cette décision préfectorale, il faut retracer quelques faits. En effet, au lendemain de la crise postélectorale, la Côte d’Ivoire a connu un fléau humain déconcertant en occurrence le phénomène des ‘’microbes’’.
Il s’agit des enfants dont l’âge varie entre 9 et 17 ans qui s’adonnent à des tueries horribles sur les paisibles populations dans quelques communes de la ville d’Abidjan.
C’est donc pour remédier à ce problème que la préfecture d’Abidjan a lancé l’opération ‘’Epervier’’. Cette initiative saluée par les populations a mis aux arrêts plus de 400 enfants suspectés d’être des ‘’microbes’’.
Mais depuis cette vague d’arrestation les violences existent toujours. A cet effet, l’on se demande si la meilleure solution pour éradiquer ce fléau est de mettre ces enfants dans des geôles de la prison.
Selon le psychologue Kouamé Richard, il faut créer des centres spécialisés pour une rééducation de ces enfants. Celle-ci, a-t-il poursuivi, devra être accompagnée d’une formation professionnelle dans un métier de leur choix.
« Pour ceux qui sont arrêtés, il ne faudrait pas que ça soit une prison de correction mais de rééducation et d’apprentissage de métier. Cette prison devrait être un tremplin pour leur permettre de s’adapter aux comportements qu’ils doivent avoir à leur sortie. Si on le fait dans ce sens, on peut les sauver. Si on les mets dans une prison pour les punis comme des adultes qu’on met en prison qui sont livrés à eux-mêmes, cela sera un fiasco total. Ils n’auront pas aidé l’humanité. Il faut faire des centres ou chaque matin on les amène dans les ateliers de formation professionnelle pour apprendre un métier. Et que l’Etat crée une équipe pour veiller sur eux », a souhaité M. Kouamé.
Pour Edem Kouadio, expert en communication, il faut sensibiliser les populations en enlevant d’abord le sobriquet de ‘’microbe’’ à ces enfants.
Ainsi selon lui, la communication devra être axée sur des messages de réinsertion sociale, d’amour pour sa nation et la société.
« Il faut tendre la main à ces enfants en leur disant qu’ils ne sont pas oubliés de la société(…) Mais derrière cette vaste communication, l’Etat doit ouvrir des centres anonymes avec des numéros verts ou les enfants pourront être écouté pour avoir une prise en charge psychologique », a-t-il confié.
Outre, le volet communication, M. Edem Kouadio a souhaité que le gouvernement appuie essentiellement les assistants sociaux et des ONG spécialisées dans leur mission d’assistance : « Les services sociaux sont très souvent oubliés. Nous ne savons pas réellement le travail qu’ils font alors que ceux si sont très important dans ce genre de cas. Il faut nécessairement les former. Par ailleurs, les ONG spécialisées dans l’assistance des enfants constituent un véritable relais ».
MB
Photo à titre d'illustration/ Des "microbes" mis aux arrêts par les forces du CCDO