L’Observatoire est une analyse que Jeunesses Sans Frontières porte à périodicité mensuelle sur la marche de la société La publication de ce présent Observatoire à la singularité de coïncider avec la période de célébration du 54ième anniversaire de la république de Côte d’Ivoire, un moment de bilans et de perspectives pour la nation.
Jeunesses Sans Frontières, en plus des articulations traditionnelles de ce rendez-vous mensuel, profitera donc pour jeter un regard sur la vie de cette Côte d’Ivoire indépendante depuis bientôt six décennies.
I- La Côte d’Ivoire, 54 ans plus tard
DU 07 Août 1960 à ce jour, la Côte d’Ivoire est passée par des fortunes diverses. Des hauts et des bas inhérents à l’évolution de toute entité. Après son retentissant envol économique dénommé « miracle Ivoirien », la mauvaise gouvernance, les querelles politiciennes et les instabilités qui en découlent, ont fini par tirer le pays vers le fonds du classement des nations.
Aujourd’hui au-delà des grands regrets, la Côte d’Ivoire qui a fortement reculé tente de se refaire une santé, tant économique que sociale. En effet ce pays qui fut profondément divisé par les dérives de sa classe dirigeante, se doit vaille que vaille de renouer avec la cohésion sociale et la paix, gage d’une stabilité durable.
Cette conquête en appelle à un leadership nouveau, fondé sur le rayonnement des valeurs civiques, républicaines et démocratiques. 54 ans après, c’est cette problématique qui guide les actions et initiatives de Jeunesses Sans Frontières.
La Côte d’Ivoire a besoin de changement, le changement vrai, un changement par le sommet de la pyramide. Autant à l’époque ce pays a commencé à pourrir par la tête, autant sa reconstruction doit s’amorcer aujourd’hui par cette même tête. Des leaders nouveaux, une génération nouvelle, capables de sortir de cette spirale de haine gratuite et de violences aveugles pour s’unir autour des vrais enjeux.
Notre avenir en est intimement lié, si bien que le développement durable, que dis-je l’émergence, ne peut être sérieusement envisageable que lorsque les forces vives de la nation souscriront à l’impératif de ce leadership nouveau. La maturité des 54 ans devrait conduire sagement nos pas sur ce sentier. Au demeurant, ouvrons le second œil sur la marche actuelle de la société.
II- Concernant la situation politique
Jeunesses Sans Frontières se réjouit de la récente mise en place de la Commission centrale de la Commission Electorale Indépendante (CEI), qui enregistre à ce jour la présence effective de tous les acteurs sociopolitiques.
Au-delà des polémiques des premières heures, la présence des 17 / 17 représentants, témoignent du fait que les récurrents appels à la raison, y compris ceux de notre organisation ont été entendus par les formations récalcitrantes. Il est impératif que les formations œuvrent de façon responsable pour une Côte d’Ivoire unie, solidaire et davantage en phase avec les valeurs démocratiques.
A cet effet Jeunesses Sans Frontières interpelle toutes les formations politiques à agir vigoureusement pour « désarmer » les extrémistes d’entre leurs rangs, ces fossoyeurs des efforts de cohésion et de paix, afin d’assainir le débat et le jeu politique et le recentrer autour des valeurs intrinsèques des acteurs.
III- Concernant la qualité et le coût de la vie
En dépit des annonces et promesses du gouvernement, malgré l’optimisme de taille affiché par le Président de son République lors de sa dernière interview, l’implacable constat est que pour la majorité écrasante des Ivoiriens, la qualité de la vie demeure médiocre et son coût de plus en plus inaccessible.
Nous espérons vivement que les futures mesures annoncées par le Président de la République auront le mérite de convertir la grande croissance en une amélioration effective des conditions de vie des populations. Autrement, les Ivoiriens ne seront que meurtris de faire à nouveau les frais de l’incapacité d’un gouvernement à tenir ses engagements vitaux.
IV- Concernant la sécurité
Aujourd’hui l’indice de sécurité ne cesse d’enregistrer des résultats satisfaisants, toute chose qui témoignent d’une réelle amélioration du climat. Jeunesses Sans Frontières se réjouit de cette donne.
Cependant, si les institutions républicaines et ceux qui les incarnent vivent dans la quiétude, les Ivoiriens dans leur majorité ont leur quiétude troublée par cette nouvelle forme d’insécurité urbaine, quand ils n’en sont pas les victimes directes : « le phénomène des microbes ». Depuis l’avènement de ce fléau nous n’avons cessé de rappeler le gouvernement à s’acquitter de ses devoirs régaliens, en occurrence la sécurité des populations et de leurs biens, vis-à-vis desquels devoirs aucune excuse ne saurait justifier un manque de résultats.
Au vu des incidents qui ne cessent de s’accumuler au fil des semaines, l’impression dominante est que cette nouvelle forme d’insécurité connait une certaine croissance, synonyme de l’impuissance de nos autorités. Toutes choses qui en appellent au sens du devoir des personnes concernées.
La reconstruction d’un pays comme la Côte d’Ivoire, ainsi que la réconciliation de ses filles et fils sont de longs processus, qui requièrent des efforts soutenus. Des efforts autant des gouvernants, des acteurs sociopolitiques, que des populations. D’où les actions régulières de Jeunesses Sans Frontières, afin de sensibiliser autant que faire se peut, et d’agir dans les limites de ses capacités pour une jeunesse nouvelle, et par-dessus tout une Côte d’Ivoire unie, forte et prospère.
Abidjan, le 09 Août 2014
Pour Jeunesses Sans Frontières
Par le Présidium
Le Président
DIAKITE Tawakkal
Photo à titre d'illustration