Le courant ne passe pas très bien en ce moment entre les chefs d’entreprises françaises exerçant en Côte d’ivoire et le régime d’Abidjan.
Les premières, dont les activités souffrent énormément du climat d’insécurité généralisée, ont saisi, selon plusieurs sources crédibles, le premier responsable de leur pays, le président François Hollande. Objectif, amener ce dernier à faire pression sur Ouattara et ses « rattrapeurs » pour qu’ils mettent plus d’énergie à combattre l’insécurité qui grippe sérieusement leurs activités. « Les hommes d’affaires français ne sont pas contents. Ils estiment que les autorités ne font pas grand-chose pour juguler l’insécurité. Ce qui a pour conséquence néfaste de déteindre sur leurs activités qui tournent véritablement au ralenti. Ils l’ont fait savoir aux autorités de leur pays. Et selon toute vraisemblance, cette question était au cœur des discussions entre les chefs d’Etat français et ivoirien à l’occasion de la dernière visite de ce dernier dans l’hexagone », nous a confié récemment une source généralement bien informée qui a requis l’anonymat.
Selon ses commentaires, le régime ivoirien qui dit faire tout ce qui est possible pour créer les conditions d’un retour à la normale, peinerait à convaincre ses partenaires français sur sa capacité à juguler l’insécurité endémique dans laquelle le pays est plongé depuis la guerre de la France contre la Côte d’Ivoire. Pour lui donc, au lieu de mettre ses opposants en prison et de freiner des quatre fers quand on parle de réconciliation, Ouattara et ses suiveurs gagneraient à mettre les bouchées doubles dans la lutte contre l’insécurité. Faute de quoi, il prendrait le risque de s’aliéner durablement le soutien de certains opérateurs économiques importants qui ne cachent plus leur agacement devant la lenteur du désarmement des dozos et autres FRCI indélicats.
On comprend dès lors les récentes sorties médiatiques du premier flic de Côte d’Ivoire qui tente de donner de la voix pour rassurer outre Atlantique. La mise en place de nouvelles unités de police et toute la publicité qui est faite autour procèderait de stratégie.
Malheureusement, jusque là, toute cette débauche d’énergie n’a produit que très peu de résultats. Et c’est ce qui irrite justement nos ancêtres les gaulois.
Guillaume T. Gbato
Insécurité galopante en Côte d’ivoire : les entreprises françaises se plaignent à Hollande - Photo à titre d'illustration