Un meeting de la Coordination du front de refus contre le coût de la carte consulaire biométrique burkinabè, a été interdit samedi, à Abidjan, la capitale économique ivoirienne.
Le Coordonnateur de ce front, Moumouni Pograwa, a expliqué les ‘'raisons'' de cette ‘' tentative de musellement'' à la presse nationale et internationale, samedi, dans la salle de conférence d'une radio de proximité abidjanaise, estimant que l'interdiction de son meeting à Port-Bouët, commune au Sud d'Abidjan, ‘' n'aide pas la démocratie ‘' burkinabè.
‘'Nous avons demandé et obtenu, le 14 novembre dernier, du Centre pilote de Port-Bouët la tenue d'un meeting ce samedi pour protester contre le coût de la carte biométrique burkinabé. Grande fut notre surprise, vendredi après-midi, quand le directeur de ce centre a remis en cause l'autorisation qu'il a accordée la veille'', a-t-il expliqué à APA.
Selon lui, le responsable du Centre a imputé cette annulation à Dramane Sawadogo, le représentant du Congrès pour la démocratie et le progrès (Cdp, parti au pouvoir au Burkina Faso) en Côte d'Ivoire. ‘' M. André Gueya, le responsable du Centre m'a signifié que le Centre pilote ne peut pas servir de cadre de protestation à une décision du Président Blaise Compaoré'', a poursuivi M.Pograwa.
‘' Si les responsables du Cdp à Abidjan pensent rendre service au président du Faso en agissant ainsi, ils se trompent lourdement. Et cette manière d'agir n'aide pas la démocratie dans notre pays. Parce qu'au moment où je vous parle, le Cdp est en train d'inaugurer son siège à Treichville. Trouveraient-ils normal qu'on leur interdise cette manifestation ?'', s'est interrogé Moumouni Pograwa qui dit avoir saisi, à cet effet, le Consul général burkinabè à Abidjan.
‘' Le Consul a regretté cette interdiction en précisant même que la constitution burkinabé nous permet de manifester tant que cela est fait dans les règles, dans le respect des lois du pays hôte'', a dit le conférencier.
Pour M. Pograwa, ‘'l'intimidation'' ne passera pas. ‘'Notre intention n'est pas de perturber l'opération mais de protester contre le prix qui n'est pas à la portée de nos compatriotes et la durée de validité qui est de 3 ans. Au meeting, nous entendions faire signer une pétition contre ce coût. Malheureusement les ennemis du peuple ont manœuvré dans l'ombre pour nous empêcher de tenir cette manifestation », a conclu M.Pograwa.
Joint au téléphone, Dramane Sawadogo a réfuté en bloc les accusations portées contre sa personne indiquant ne pas être ‘' lié ni de près ni de loin à cette affaire d'interdiction de meeting''.
Lancée le 2 novembre dernier à Abidjan, en présence du ministre burkinabè des Affaires étrangères, Djibrill Bassolé, du ministre ivoirien en charge de la défense, Paul Koffi Koffi et des autorités consulaires burkinabè, la nouvelle carte d'identité consulaire est autant l'objet d'éloges que de critiques.
D'un coût de 7000 FCFA pour une durée de validité de trois ans, la nouvelle carte consulaire n'est pas du goût des jeunes qui proposent ‘' 5000FCFA pour le coût et une validité de 5 ans''.
HS/ls/APA
Interdiction d’un meeting de la diaspora burkinabè à Abidjan - Photo à titre d'illustration