La mesure d'interdiction des sachets plastiques, prise par le gouvernement, le 22 mai 2013, prend effet, à compter du 22 novembre 2013. Mais d'ici à là, le Président de la République, Alassane Ouattara, est pris entre deux feux.
Il s'agit, d'une part, de la fermeté dont veulent faire montre ses ministres pour le respect strict de la décision et d'autre part, de la perte de près 200 outils de production et la mise au chômage de près de 100 mille travailleurs. « Il a eu une oreille très attentive concernant ce problème (ndlr, décret interdisant la production et l'importation des sachets plastiques) et je crois qu'il y a des choses qui se feront très bientôt », a déclaré Joseph Khoury, président de la Chambre de commerce et d'industrie libanaise de Côte d'Ivoire (Ccilci), au sortir de la rencontre avec le Président de la République, le mercredi 9 octobre 2013, sans toutefois préciser les propositions faites au Chef de l'Etat.
Il faut rappeler que le décret, en son article 1er entend par sachets plastiques, les sachets plastiques ordinaires biodégradables ou non, composés de plusieurs molécules chimiques dangereuses dont le polyéthylène, dérivé du pétrole, la cire, le stéarte de calcium, les silanes, les titanates, les solvants, les theranoplastiques, les thermodurcissables , les élastomères.
L'article 5 précise que le décret vise à améliorer le bien-être et la santé des populations et des animaux ; lutter contre la pollution ; préserver les ouvrages d'assainissement et les autres infrastructures ; promouvoir la salubrité publique et faire la promotion des emballages biodégradables.
Mais le ministre de l'Environnement, de la salubrité urbaine et du développement durable, Rémy Allah Kouadio a maintes fois dit aux producteurs qu'il ne s'agira pas d'utiliser de sachets biodégradables. A leur tour, ceux-ci estiment que les sachets biodégradables seront les bienvenus. Pour eux, il s'agit de l'introduction d'un intrant dans le processus de fabrication de sachets pour lui permettre de se décomposer, grâce aux rayons ultra violets du soleil et à la nature.
Dès lors que le sachet biodégradable pourra se dégrader en moins de deux ans, à contrario de celui utilisé actuellement qui ne peut se détruire qu'après 100 à 400 ans, la solution de la pollution de l'environnement est tout trouvée, pour les producteurs. Cela permettra alors de préserver les emplois et les outils de production, sans compter les 40 milliards de francs Cfa de recettes fiscales apportées aux caisses de l'Etat, par an. De quel côté le cœur du Président de la République va-t-il battre ?
Dominique FADEGNON
Interdiction des sachets plastiques : Ouattara pris entre deux feux - Photo à titre d'illustration