Marcel Amon-Tanoh, candidat à la présidentielle, a révélé dans une interview à Jeune Afrique être en contact avec Gbagbo, Soro et Blé Goudé.
Quel était l’objet de votre récente rencontre avec Henri Konan Bédié ?
Nous avons échangé sur la situation en Côte d’Ivoire, qui est préoccupante. J’ai aussi vu l’ancien vice-président, Daniel Kablan Duncan. Je pense qu’il peut jouer un rôle même s’il n’est pas candidat. Je compte également m’entretenir avec Assoa Adou, Pascal Affi Nguessan, Simone Gbagbo. Je suis en contact avec Laurent Gbagbo, Guillaume Soro et Charles Blé Goudé. Je parle avec tout le monde.
Vous étiez opposé à la levée de la limite d’âge pour être candidat à la présidentielle. Estimez-vous que la candidature de Bédié, qui a 86 ans, est souhaitable ?
Je ne porte pas de jugement sur l’âge, ni sur le fait qu’il ait l’ambition de redevenir président de la République. Le péché originel est d’avoir fait sauter le verrou. Si ça n’avait pas été le cas, il n’aurait pas été candidat.
Si vous deviez citer quatre mesures phares de votre programme, quelles seraient-elles ?
Je dévoilerai bientôt mon programme aux Ivoiriens. Ce que je peux dire, c’est qu’en cinq ans, on ne peut pas tout régler. Il y a des secteurs prioritaires comme la réconciliation, le social, la répartition des richesses, l’accès à l’éducation… Il faut aussi régler certains problèmes de gouvernance.
Ces derniers jours, plusieurs responsables de l’opposition ont appelé Paris à se prononcer sur la candidature d’Alassane Ouattara.
Soixante ans après la fin de la colonisation, la France doit-elle s’impliquer dans le processus électoral en Côte d’Ivoire ?
Je peux comprendre que le président Emmanuel Macron soit attentif à la situation de notre pays et qu’il soit préoccupé. Mais c’est le problème de la Côte d’Ivoire. Quand il rencontre des difficultés, comme cela a été le cas avec les gilets jaunes, il ne nous appelle pas. Pourquoi devrions-nous lui demander de se prononcer sur quoi que ce soit ? Il faut être cohérent.
Interview de Marcel Amon-Tanoh dans Jeune Afrique: « je suis en contact avec Gbagbo et Soro » - Photo à titre d'illustration