Interview / Inondations du pont HKB : Le DGA de Socoprim explique...

  • 11/06/2015
  • Source : Le Patriote
Depuis quelques semaines et à la faveur de la saison pluvieuse, les usagers constatent quelquefois l’impraticabilité du pont Henri Konan Bédié.

L’eau stagne par endroit et les automobilistes sont parfois obligés de rouler sur cette infrastructure gorgée d’eau. Comment en est-on arrivé-là ? Que faut-il faire ? Dans cet entretien, François Sacco, Directeur général adjoint de la Société de construction du pont Riviera-Marcory (Socoprim) explique la situation.
 
Le Patriote : Le joyau architectural qu’est le pont Henri Konan Bédié prend l’eau de toute part quand il pleut. Qu’est-ce qui explique ces inondations sur ce pont lorsqu’il y a des averses ?
 
François Sacco : En tout premier lieu, le pont n’a jamais subi d’inondation. Il s’agit plutôt d’inondations de courte durée qui sont observées sur les voies latérales, de part et d’autre de l’autoroute, au Sud sur la commune de Marcory, et tout particulièrement sur les contre-allées de l’échangeur du VGE.

L’explication que l’on peut donner, c’est que les canalisations existantes et sur lesquelles nous nous sommes raccordés sont bouchées tout le long du Boulevard VGE jusqu’à Koumassi. Pis, elles sont même obsolètes et leur exutoire sur la lagune est ensablé.

Vous savez, il y a un gros problème d’assainissement dans la ville d’Abidjan. Vous convenez avec moi que des quartiers comme Koumassi, Marcory-zone 4 et bien d’autres, à la moindre pluie, sont inondés.

Le problème de dragage existe. Il n’est pas fait régulièrement et en plus on construit sur des canalisations. Tout cela finit par avoir une incidence au moment de l’évacuation des eaux. Cela n’est pas de notre responsabilité car nos eaux se rejettent dans un hémisphère principal construit plusieurs années par le Bnetd et entretenu par ce bureau national d’études techniques et de développement.
 
Certaines personnes mettent en cause la structure ayant construit le pont...
 
Le constructeur n’est pas en cause. Il a parfaitement respecté son cahier des charges et les règles de l’art de construction. Le dimensionnement des ouvrages tient compte des normes françaises qui sont pour la plupart supérieures aux normes ivoiriennes.
 
LP : Qu’est-ce qui doit être fait alors pour éviter ces inondations ?
 
FS : Il y a quatre choses à faire. Cela passe par l’entretien des voies publiques (balayage, ramassage des papiers, sacs plastiques qui encombrent les grilles et bouches d’égouts) ; la sensibilisation de la population à respecter les espaces publics, particulièrement aux alentours du marché ; l’entretien et le curage réguliers des réseaux enterrés et le rétablissement de l’assainissement des quartiers de part et d’autre de l’autoroute du pont Henri Konan Bédié.
 
LP : Qui en a la responsabilité ?
 
FS : La société concessionnaire, Socoprim, gère et entretient la partie concédée. Pour être plus précis, il s’agit des ouvrages et des chaussées de l’échangeur VGE jusqu’à la partie sous le Boulevard Mitterrand (2X3 voies sur la partie Sud Marcory, le Pont 2X3 voies et la partie Nord- Cocody). Les voies latérales ne font pas partie de la concession. Je pense que les réseaux d’assainissement sont sous la responsabilité du ministère de la Construction, le concessionnaire des réseaux et les mairies.
 
LP : Quelle conséquence cela peut avoir sur le pont quand on sait que l'ennemi de la route c'est l'eau ?
 
FS : Sur les chaussées du domaine concédé, un entretien permanent est prévu pour éviter la stagnation de flaques d’eau. L’évacuation de l’eau est assurée par un réseau de drainage tout le long des chaussées de l’autoroute. Lors de fortes précipitations (104 mm de pluie le 17 avril 2015) et comme ces jours derniers, il est normal que chaussées soient mouillées. Mais les dispositions sont prises pour éviter une altération de la chaussée.
 
LP : Par endroits, surtout au niveau des postes à péage, lorsqu'il pleut, il y a une stagnation des eaux. Qu'est-ce qui explique cela et qu'est-ce qui est fait pour y remédier ?
 
FS : Effectivement nous avons une grande flaque d’eau stagnante à la sortie du péage lorsqu’il y a de fortes pluies. Cela ne nous a pas échappé. Nous allons y remédier. Ce reprofilage de l’enrobé à cet endroit demande des moyens de mise en œuvre conséquente. L’exécution des travaux est prévue en juillet-août (période des congés scolaires) de manière à éviter de gêner les usagers.