Le président du Sénat, Jeannot Ahoussou-Kouadio milite pour les retrouvailles des héritiers politiques de feu Félix Houphouët-Boigny et la fin de la discorde entre les présidents Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara.
Samedi 13 avril 2019, à la cérémonie inaugurale du Festival international de la culture et des arts de Daoukro (Ficad), à la place Henri Konan Bédié de la dite ville, le président du Sénat s'est expliqué sur son positionnement politique. « J’aimerais faire cette ouverture. Le président Bédié a insisté pour que je vienne. Après la petite requête d’Akoto Olivier, il y a eu la grande requête de Bédié lui-même. Je suis là par fidélité au président Henri Konan Bédié. Je suis fidèle au président Henri Konan Bédié, fidèle à toute épreuve. Ne confondez pas la fidélité et la loyauté. Le chien est fidèle à son maître. Quand le chien va à la chasse et qu’il ramène du gibier, le maître mange la chair et ne donne que les os au chien qui le lendemain va tuer encore. Je suis dans cette position. On a besoin de rectitude. Je suis loyal à notre nation, je suis loyal au président Alassane Ouattara, je suis loyal au gouvernement. Souvent, la loyauté et la fidélité se confrontent mais quand la loyauté et la fidélité se retrouvent, alors c’est l’homme dans toute sa dimension, dans toute sa splendeur », a argué Jeannot Ahoussou-Kouadio.
Ces dernières semaines, l'appartenance ou non du président du Sénat, vice-président du Pdci, au parti unifié Rhdp, a été au centre des débats. En réponse, l'intéressé a parlé de « rassemblement » dans son discours, lors de la rentrée solennelle du Sénat, jeudi 11 avril 2019. A Daoukro, ce samedi 13 avril, il a réitéré le message de paix, de tolérance et de rassemblement. « Nous sommes des débiteurs de paix à ce pays. Quelles que soient les épreuves, quel que soit ce que nous subissons individuellement, travaillons pour la paix, retrouvons-nous, nous qui nous réclamons de la pensée politique de Félix Houphouët-Boigny, retrouvons-nous pour la paix », a fait valoir le sénateur du Bélier.
« Vous avez dû voir sur les réseaux sociaux, des images édifiantes : le pape François, 91 ans, en train de se baisser pour baiser les pieds des rebelles du Sud Soudan, les dirigeants du Sud Soudan, des gens qui ont fait la guerre avec plus de 400 000 morts, pour leur demander pardon. Que ce pardon ne soit pas pour eux seuls mais qu’il soit pour tout le monde. Que nous recevions ce message comme un message personnel pour chacun d’entre nous. La politique, au sens premier du mot (…) est faite pour rassembler et non pour diviser. C’est ma conception de la politique, le rassemblement », a, à nouveau, déclaré Jeannot Ahoussou-Kouadio. Il a prononcé son discours devant des milliers de festivaliers dont des élus, des chefs religieux et traditionnels venus de divers horizons.
Guy SEKAN
Jeannot Ahoussou-Kouadio (Président du Sénat) : «Je suis fidèle à Bédié et loyal à Ouattara »