La famille de Laurent-Barthélemy Ani Guibahi, un adolescent ivoirien, retrouvé mort à l’aéroport de Roissy, dans le puits du train d’atterrissage du vol AF703 d’Air France reliant Abidjan-Paris, attend toujours les résultats de l’enquête judiciaire un an après sa mort.
Au terme d’une liturgie d’hommage à l’adolescent, samedi à Abidjan, à la Maison de la communauté catholique Saint’Egidio à Treichville, M. Marius Ani Oulakolé, son géniteur, a dit à la presse que la famille est en attente des résultats de l’enquête judiciaire.
Cette messe liturgique, marquant la levée du deuil, selon la tradition dans la religion catholique, a été officiée par le Père Didier Tshibangu, en présence des parents et amis de la famille de l’adolescent dont la photo était exposée au bas de la chaire.
Visiblement touché par la disparition de son fils, M. Marius Oulakolé, a laissé entendre qu’il souhaitait que « la vérité soit sue et connue à la suite de cette tragédie, qu’on nous dise ce qui s’est passé (car) c’est l’enquête qui va nous éclairer sur la situation ».
Jusqu’aujourd’hui « toute notre peine et notre difficulté (sont) liées à la disparition de notre enfant », a-t-il affirmé, relatant que « depuis le drame, la situation va de mal en pire parce que suite à la tragédie, je n’ai plus eu le courage de continuer mes activités que je faisais avant ».
Brillant en mathématique et physique, Barthélémy empruntait le chemin de son père, un doué dans ces deux disciplines. Malheureusement, son père va arrêter les études en classe de terminale. Répétiteur en sciences physiques et mathématiques, il aide des élèves dans ces matières.
« Chaque jour qui passe, c’est la douleur qui s’enfonce, et ce de jour en jour dans le cœur de la famille, des parents », avoue le père de l’adolescent qui veut « faire en sorte qu’un drame pareille ne se reproduise plus jamais ».
Pour ce faire, il envisage à travers un certain nombre de programmes d' »aller sensibiliser les enfants par rapport aux dangers qui minent leur milieu », et leur faire savoir que « le bonheur tant recherché partout ailleurs peut se trouver ici (dans leur pays) » grâce à leur abnégation et leur ardeur au travail.
Toutefois, dira-t-il, il faudra un « apport de nos autorités qui accompagneraient nos enfants dans leurs rêves » afin qu’ ils ne tentent pas des aventures suicidaires en cherchant à migrer vers l’Occident via des voies risquées.
M. Ghislain Adou, chargé d’études au ministère des Transports, représentant le ministre, a assuré que « l’enquête effectivement a débuté », avant d’ajouter « nous restons toujours en attente des résultats et les procédures sont en cours au niveau du Cabinet du procureur de la République ».
Après avoir témoigné « la compassion du ministre à la famille suite aux événements survenus », il a rassuré que le ministère reste aux côtés de la famille.Et, depuis la survenance de cet incident, le ministre n’a ménagé aucun effort pour accompagner la famille.
« Notre vœux est que plus jamais pareille événement ne se reproduise dans notre pays. C’est pourquoi les mesures de sécurité en vigueur sur la plateforme aéroportuaire ont été renforcées », a-t-il poursuivi.
Selon une source familiale, une autopsie a été réalisée en France et les résultats ont été remis au procureur de la République de Côte d’Ivoire. En outre, la famille du défunt a déposé une plainte contre x afin qu’il soit recherché celui qui a conduit l’enfant à l’aéroport d’Abidjan.
« Nous avons le devoir de garantir une vie aux enfants. (C’est pourquoi) nous nous sommes mis debout pour dire que la vie compte quelle que soit la situation », a déclaré le Père Tshibangu pour qui « tout être humain est un frère (…), et a donc besoin de notre attention ».
« Fais lui découvrir l’immensité de ton amour seigneur et ouvre lui les portes de ton royaume au nom de Jésus », a prié le Père Tshibangu, rendant l’âme du défunt à Dieu dans l’espérance de le voir ressuscité le jour de la rédemption.
La compagnie aérienne Air France avait, dans un tweet, écrit à la suite de la découverte du corps avoir vu un « passager clandestin dans le puits du train d’atterrissage de l’appareil effectuant le vol AF703 reliant Abidjan à Paris Charles De Gaulle le 7 janvier 2020».
Ani Guibahi (14 ans) était élève en classe de 4e 2 au Lycée municipal Simone Ehivet Gbagbo de Yopougon, dans l’Ouest d’Abidjan, un établissement d’enseignement secondaire. Selon ses condisciples, il rêvait de « voyager et devenir un grand footballeur ».
Jeune retrouvé mort dans le train d’atterrissage du Vol AF703 : un an après, la famille attend toujours les résultats de l’enquête - Photo à titre d'illustration