JIF: Les Ivoiriennes veulent percer le mystère de la gendarmerie

  • 10/03/2014
  • Source : Fraternite Matin
Lancée le 6 février dernier, l’édition 2014 de la Journée internationale de la femme (Jif) s’est déroulée, en Côte d’Ivoire, le samedi 8 mars, à Grand-Bassam. Autour du thème national: «Les femmes au travail pour la paix et les Objectifs du millénaire pour le développement (Omd) et l’émergence de la Côte d’Ivoire», se sont greffés trois sous-thèmes qui ont fait l’objet de tables rondes et de conférences publiques. A savoir «Femme, société et développement » ; « Femme, sécurité et défense » et « Femme et entrepreneuriat ».

De ces débats et conférences sont ressorties des recommandations fortes dont la mise en œuvre pourra donner à la femme ivoirienne plus d’assurance pour aller de l’avant, dans l’accomplissement de son devoir au service de la nation.
 
En effet, présentes dans de nombreux secteurs d’activité, les Ivoiriennes veulent investir le domaine de la sécurité et de la défense. « Reconnaissant les efforts du gouvernement en matière de défense et de sécurité, la Jif 2014 recommande la mise en œuvre de la volonté politique qui veut ouvrir effectivement  l’accès  de l’école de la gendarmerie aux femmes ».

Telle est l’une des recommandations fortes  de cette célébration, notamment du sous-thème « Femme, sécurité et défense, quels enjeux ? ». Recommandations lues par Agnès Kraidy, présidente du comité d’organisation de la Jif 2014. Pour investir ce secteur, les femmes doivent davantage s’armer au plan de la formation.

C’est pourquoi la Jif 2014 a recommandé la mise en œuvre d’un standard de formation à l’intention des différentes institutions de la sécurité, dans le cadre « d’une stratégie  plus large de prise en compte d’insertion des  spécificités dans les unités des forces de l’ordre, afin de rendre  les services et mécanismes de contrôle sensibles au genre».  Aussi demandent-elles aux autorités de procéder à des actions positives et incitatives pour le recrutement d’un nombre accru de femmes dans les institutions du secteur de la sécurité et les organes de  gouvernance. 
 
Concernant le sous-thème « Femme, société et développement », les panélistes ont souligné des avancées notables dans la prise en compte du genre dans plusieurs secteurs d’activité. Cependant, de nombreux obstacles restent à franchir, en vue d’une meilleure mise en œuvre de l’égalité du genre dans les politiques et projets, depuis la programmation, l’exécution et le suivi-évaluation.

La Jif 2014, par la voix d’Agnès Kraidy, a plaidé pour que soit effectivement instituée « légalement  la parité au poste de prise de décision ». Cela ne pourra se faire sans une harmonisation des conventions internationales ratifiées par la Côte d’Ivoire en faveur des droits des femmes et des enfants.

Au niveau de l’entrepreneuriat féminin, beaucoup d’obstacles freinent l’engagement  et les initiatives des femmes. Elles manquent de financement pour leurs projets, du fait qu’elles soient beaucoup plus présentes dans le secteur informel.
 
L’une des raisons du plaidoyer de la Jif 2014, c’est la mise à disposition de fonds de refinancement et de ressources par les banques, les établissements financiers et les institutions de micro finance agréés,  pour financer les projets des entrepreneures ou en devenir. Mieux, souhaite Agnès Kraidy,  « il faut créer un fonds de garantie d’emprunt octroyé aux femmes par les banques ».  

Aussi, pour une maîtrise des rouages de l’entrepreneuriat, la Jif 2014 plaide-t-elle pour la mise en place des antennes de conseils  d’appui à l’élaboration de dossiers et de projets des femmes. En la matière, elles veulent bénéficier de l’appui institutionnel en termes de formation et de renforcement de capacités.
 
La Première dame, Dominique Ouattara, a salué leur mobilisation pour cette édition de la Jif, mais s’est surtout réjouie de ces importantes recommandations qui, selon elle, sont la preuve que « les femmes ivoiriennes ont pris leur destin en main ».
 
La ministre de la Solidarité, de la Famille, de la Femme et de l’Enfant, Anne Désirée Ouloto, qui a entériné toutes ces recommandations, a  formulé deux principaux vœux, à savoir que « la Jif 2015 voit le défilé des femmes de la gendarmerie nationale de Côte d’Ivoire » et que le « 8 mars » soit décrété jour férié, chômé et payé en Côte d’Ivoire.
Et le Premier ministre, Daniel Kablan Duncan, en des termes très laudatifs en faveur des femmes, de reconnaître que «beaucoup a été fait, mais beaucoup reste encore à faire». 
 
Il a fait la promesse que le gouvernement  va « renforcer et accélérer les actions visant à consolider la place et la position de la femme ivoirienne à tous les niveaux, tant dans le secteur public que dans le secteur privé et à lui donner les moyens de prendre toute sa place dans le processus visant à faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent en 2020 ».
 
Germaine Boni