Le président angolais, qui a promis de se retirer en 2018, verrouille sa succession pour protéger son clan. Exactement comme son homologue cubain.
« Fin de cycle pour deux caudillos » : tel est le titre de l’article publié, lundi 12 juin, sur 14ymedio.com, le premier site d’information indépendant basé à La Havane, créé par Yoani Sanchez. Dans ce texte, la célèbre blogueuse cubaine compare le président angolais, José Eduardo dos Santos, 74 ans, à son homologue cubain, Raul Castro, 86 ans. Tous deux ont promis de se retirer en 2018.
Les deux dirigeants entretiennent des relations depuis la participation de 300 000 Cubains, financés et armés par l’Union soviétique, à la guerre civile en Angola après l’indépendance du pays, en 1975. « Ils ont en commun leur caractère antidémocratique, écrit la blogueuse cubaine. Ni l’un ni l’autre ne tolère l’opposition politique. Ils ont réprimé avec force toute dissidence. »
Marionnettes et héritiers
Yoani Sanchez souligne que José Eduardo dos Santos et Raul Castro « prétendent laisser verrouillée – et bien verrouillée – leur succession, pour protéger leurs clans respectifs et éviter de finir devant un tribunal ». Le premier a choisi comme successeur « une marionnette », le ministre de la défense, Joao Manuel Gonçalves Lourenço. Le second a choisi un civil, le vice-président Miguel Diaz-Canel. « Aucun des deux n’a été choisi pour ses compétences, mais pour sa fiabilité et sa modération », précise la Cubaine.
« Les Angolais vivent entourés par l’omniprésence de la famille royale. Sur les billets de banque, le visage de Dos Santos côtoie celui [du premier président angolais] Agostinho Neto », écrit-elle. La fortune de « la princesse », Isabel dos Santos, fille du président, est évaluée par Forbes à 3,3 milliards de dollars (plus de 2,9 milliards d’euros). Elle est à la tête de l’entreprise pétrolière publique Sonangol et contrôle la compagnie de téléphonie Unitel...
Le président angolais, José Eduardo dos Santos (à gauche), et son homologue cubain, Raul Castro, à La Havane, le 18 juin 2014. CRÉDITS : ADALBERTO ROQUE/AFP