Mauvaise nouvelle sur le front de la lutte contre le paludisme. Pour la première fois en 3 ans, la maladie est en recrudescence. C'est ce mercredi 25 avril la journée mondiale du combat contre cette maladie. Le paludisme, encore appelé Malaria, touche principalement le continent africain et les pays asiatiques. Une grande conférence s'est tenue à Londres la semaine passée. Les spécialistes y ont expliqué les raisons de cette hausse de mortalité : les médicaments perdent leur efficacité.
Des moustiques et des hommes. Dans cette lutte contre le paludisme, les deux espèces avancent en même temps. Alors quand l'animal, - le moustique -, se transforme pour résister à un insecticide, la victime, - l'homme, la femme ou l'enfant , perd d'emblée sa sensibilité aux médicaments d'origine.
C'est un mystère, explique François Bricaire, professeur à l'hôpital de la Pitié Salpêtrière à Paris, mais on ne sait pas encore très bien pourquoi ces résistances aux médicaments naissent d'abord en Asie pour venir en Afrique.
« Beaucoup de substances qui sont utilisées contre le paludisme, les substances les plus récentes, sont le plus souvent utilisées d’abord en Asie. Ce qui explique que c'est dans ces zones géographiques que vont apparaiîre les premières résistances. S’il y a des résistances aux insecticides, les parasites sont comme les bactéries, comme les virus, ils n’ont qu’un objectif, c’est d’essayer de survivre. Donc à partir du moment où on leur administre des substances qui leur sont toxiques, ils mettent tout en œuvre pour trouver les moyens de résister. »
Ces résistances, on en a parlé à Dakar puis à Londres la semaine dernière au cours de colloques internationaux. Tous les spécialistes ont répété qu'en l’absence d'un vaccinefficace, il faut tout de même continuer à utiliser les moustiquaires imprégnées et prendre ses médicaments régulièrement. Pourquoi ? Parce que les irrégularités ou les ruptures favoriseraient les résistances à ces traitements.
En l'absence d'un vaccin efficace, il faut tout de même continuer à utiliser les moustiquaires imprégnées et continuer à prendre ses médicaments régulièrement, expliquent les spécialistes. AFP/ALEXANDER JOE