La Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d’Ivoire, Madame Aïchatou Mindaoudou, a pris part à la cérémonie de lancement des Journées portes-ouvertes sur ’’l’intégration du genre dans la gendarmerie en Afrique’’, le mardi 25 mars 2014 à Abidjan.
« Ces journées portes ouvertes de la femme militaire permettent au Ministre auprès du Président de la République, chargé de la Défense, M. Paul Koffi Koffi, de donner un signal fort pour dire à la Côte d’Ivoire et aux institutions nationales et internationales que les mesures idoines sont en train d’être prises pour permettre à toutes les filles qui aspirent à embrasser les métiers des armes que les portes leur sont ouvertes », a déclaré le Général de Brigade, Madame Akissi Kouamé.
Trois jours durant, les jeunes filles et les parents ont pu avoir des renseignements nécessaires dans les divers stands pour se préparer aux différents concours d’entrée dans les écoles militaires, notamment celles déjà ouvertes aux femmes. Il s’agit de l’Ecole militaire préparatoire de Bingerville (EMPT), de l’Ecole nationale des sous officiers, de l’Ecole des officiers et bientôt en 2015, de l’Ecole de Gendarmerie.
La Représentante spéciale a salué cette initiative du Ministère de la Défense d’organiser les journées portes ouvertes consacrées à l’intégration des femmes dans la Gendarmerie nationale. Elle a, dans ce contexte, salué tous les efforts déployés par l’Etat ivoirien dans le cadre de la mise en œuvre de la réforme du secteur de sécurité.
Estimant que la consolidation de la paix, la promotion de l’Etat de droit, le renforcement de la gouvernance démocratique et le développement durable nécessitent la participation de tous les acteurs concernés, Madame Mindaoudou a indiqué que ces journées portes ouvertes méritent une attention particulière et le soutien.de l’ONUCI. « Comme vous le savez, l’ONUCI accompagne les efforts entrepris par les autorités nationales afin de faciliter l’intégration des femmes au sein de toutes les institutions de défense et de sécurité ».
Elle a rappelé que l’ONUCI avait pris une part active au voyage d’étude d’une délégation des Forces armées ivoiriennes au Sénégal, dans le but de s’inspirer de l’expérience d’un pays frère de la sous-région en matière de participation des femmes dans la Gendarmerie.
L’option d’intégration des femmes dans la gendarmerie répond à un besoin d’équité en ce qu’elle accommode l’impératif de représentativité et le principe d’égalité des droits, socle de tout projet de société démocratique, a indiqué Mme Mindaoudou. Selon la Chef de l’ONUCI, l’égalité des sexes et la diversité au sein du secteur sécuritaire génèrent des forces de défense plus représentatives qui accroissent l’efficacité opérationnelle de l’ensemble du secteur.
Tout en indiquant que des progrès notables avaient été accomplis (au niveau normatif et au niveau de la mise en œuvre d’une plus grande intégration des femmes dans les FDS), la Représentante spéciale a relevé les défis restants. « Les femmes sont largement sous représentées au sein des forces armées, elles représentent seulement 0,5% du personnel », a indiqué Mme Mindaoudou.
Elle a mis en exergue la qualité d’une gendarmerie avec en son sein des femmes. « Une gendarmerie plus représentative contribuera sans nulle doute à l’amélioration des prestations de vos différents services de sécurité, car en prenant en compte la question du genre, la Gendarmerie ivoirienne sera plus en mesure de répondre à la pluralité des besoins sécuritaires, surtout au profit des enfants, des filles et des femmes qui font partie des couches les plus vulnérables en terme de stigmatisation, de banditisme et de criminalité », a souligné le numéro un de l’ONUCI.
Mme Mindaoudou a réitéré l’appui des Nations Unies et de l’ONUCI à la Côte d’Ivoire en matière de réforme de la sécurité et a encouragé l’intégration du genre au sein des Forces armées, avec un accent particulier pour la Gendarmerie. Elle a lancé un appel aux femmes et aux filles ivoiriennes pour une participation massive à ces journées portes ouvertes et surtout pour qu’elles s’intéressent aux différentes écoles qui sont ouvertes à cet effet afin qu’elles puissent participer activement à la défense et à la sécurité de leur pays.
La Ministre de la Solidarité, de Famille et de l’Enfant, Mme Anne Désirée Ouloto, a dit son rêve de voir autant de femmes que d’hommes parmi les officiers supérieurs de la Côte d’Ivoire. Elle a dit sa volonté de croire en la capacité des femmes à contribuer qualitativement au perfectionnement du secteur de la sécurité et de la défense.
« La Réforme du Secteur de la Sécurité (RSS) est le maillon essentiel de l’émergence sociale, économique et politique du pays et cette évolution est irréversible », a dit la Ministre de la Solidarité.
« Le genre fait partie des questions stratégiques et sensibles, tout comme les enjeux de défense et de sécurité. Alors, ce n’est donc pas un effet de mode auquel la Côte d’Ivoire veut s’allier, il s’agit d’un enjeu stratégique national », a ajouté Mme Ouloto.
Elle a annoncé la mise en place, bientôt, de la cellule Genre au sein du Ministère de la Défense dont la mission première sera de veiller à une meilleure prise en compte des besoins spécifiques des femmes.
Avant de déclarer ouvertes la 1ere édition des Journées portes-ouvertes sur l’intégration du genre dans la Gendarmerie, la Ministre de la Solidarité a affirmé fonder un grand espoir dans ce projet qui devra être mis à profit pour poser les jalons de lendemains prometteurs pour les femmes dans l’armée ainsi que dans les autres corps militaires et para militaires.
Journée portes ouvertes sur l’intégration des femmes dans la Gendarmerie nationale - Photo à titre d'illustration