Abidjan - Le gouvernement ivoirien a adopté, mercredi, en conseil des ministres, un projet de loi relatif à la répression de l'usure, "en vue de protéger les emprunteurs".
"Le Conseil a adopté deux projets de loi, le premier étant relatif à la définition et à la répression de l’usure et le deuxième au taux d’intérêt légal applicable en Côte d’Ivoire (…) en vue de protéger les emprunteurs d’argent dans les pratiques usurières", a déclaré la ministre de la Communication, porte-parole adjointe du gouvernement, Affoussiata Bamba-Lamine, au terme de ce conseil des ministres.
Selon elle, ces projets de loi viennent "corriger une situation de pratique illégale qui appauvrit les populations, au regard des taux d’intérêt exorbitants et illégaux".
"Comme vous le savez, il n’est pas rare de constater dans notre entourage des personnes qui ont travaillé pendant de nombreuses années, vivent aujourd’hui dans des conditions déplorables du fait de nombreuses dettes contractées auprès d’usuriers qui, au regard du caractère illicite de leur pratique, proposent des taux d’intérêt qui sont complètement illégaux", a-t-elle déploré.
"Et toute chose qui est susceptible de mettre à mal l’équilibre financier des ménages et qui donc justifie l’état de pauvreté d’une couche importante de la population. Donc, les conséquences sont nombreuses et dévastatrices, dont les enfants qui se retrouvent déscolarisés. Faute de moyens, ils sont livrés à eux-mêmes et à des vices", a renchéri Me Bamba-Lamine.
Plusieurs milliers de travailleurs ivoiriens, principalement des fonctionnaires, sont victimes de l’usure et vivent sous le poids des dettes contractées. Selon un rapport du ministère de l’Education nationale et de l’Enseignement technique (MENET) révélé cette année, quelque 23400 enseignants, soit 24,72% de ce corps, sont surendettés.
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Photo à titre d'illustration / Gnénéma Mamadou Coulibaly, ministre ivoirien de la Justice, des Droits de l'Homme et des Libertés publiques