La ministre ivoirienne de l’Education nationale, a pris hier en marge d’un séminaire gouvernemental sur l’école gratuite à contre-pied son collègue de l’Enseignement supérieur dont les propos ont réveillé les troubles en milieu scolaire et estudiantin.
«Il y a une question qui justement est d’actualité, surtout dans leur milieu, qui suscite beaucoup d’interrogations de leur part, c’est la question du repêchage. Je l’ai dit aux syndicats, c’est le ministère de l’Education nationale et de l’Enseignement technique qui organise l’examen du baccalauréat. Jamais il n’a été question qu’on remette en cause le repêchage. Il y aura bel et bien le repêchage ; ça s’est toujours fait en Côte d’Ivoire », a tranché Kandia Camara.
La question de la suppression du repêchage annoncée par le ministre de l’Enseignement supérieur, Gnaniem Konan a soulevé le courroux de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci). La question que souligne la première responsable de l’éducation nationale, a été portée devant le Gouvernement. «Tout à l’heure au séminaire gouvernemental, nous avons expliqué le sens du repêchage », a-t-elle souligné. Le repêchage, explique-t-elle, permet simplement aux élèves qui ont eu des performances pendant toute l’année scolaire, mais pour une raison ou pour une autre, le jour de l’examen ont eu quelques difficultés. Et donc à partir d’une certaine note, en se fiant au travail effectué pendant toute l’année, une seconde chance est donnée à l’enfant pour lui permettre de se rattraper.
Cela, selon elle, se fait dans tous les pays du monde et c’est pour cette raison que pour la plupart des examens, poursuit Kandia Camara, les évaluations sont faites en tenant compte du relevé scolaire de l’élève qui compte pour 40% et 60% le travail effectué le jour de l’examen. « Le repêchage est donc toujours d’actualité, il n’y a pas de changement à ce niveau », a-t-elle tranché, invitant les élèves à la tranquillité. La première responsable s’exprimait en marge du séminaire gouvernemental organisé sur le thème : ‘‘Scolarisation obligatoire des enfants de 6 à 16 ans’’.
Un atelier devant permettre au gouvernement de sortir un programme fiable pour l’exécution de ce projet. « Pour que le programme puisse être réalisé, il faut pour l’année prochaine 3855 salles de classes. Nous venons de lancer la construction de 3000 salles de classes et le Premier ministre nous a indiqué que des dispositions seraient prises pour que ce programme puisse effectivement démarrer l’année prochaine. C’est un passage obligé pour la Côte d’Ivoire qui se veut émergente d’ici 2020 », a expliqué la ministre de l’Education nationale et de l’Enseignement technique pour qui ‘‘c’est un défi réalisable pour la Côte d’Ivoire’’.
Le taux de scolarisation est de 95% et le gouvernement ivoirien qui veut franchir la barre des 100% devrait alors construire 14.000 salles de classe pour les 10 années à venir en y associant, selon la première responsable de l’éducation, des cantines scolaires afin de permettre aux enfant de 6 à 16 ans de poursuivre leurs études dans de bonnes conditions. Ce programme démarre dès l’année scolaire 2015-2016.
JEN
La ministre ivoirienne de l’Education nationale, Kandia Camara