Katinan crache encore ses vérités à la dédicace de « Côte d’Ivoire, vote sanglant et douleur d’exil »
Mesdames, mesdemoiselles et messieurs,
Chers compatriotes et chers amis, patriotes et combattants de la liberté.
C’est toujours un plaisir renouvelé chaque fois que j’ai l’insigne honneur de partager un petit moment de communion avec vous. Votre détermination et votre mobilisation pour la cause du Président Laurent GBAGBO sont des motifs légitimes de grande satisfaction pour le peuple de Côte d’Ivoire et pour toute l’Afrique. Je vous prie de recevoir d’emblée en son nom, mes infinis remerciements.
Votre attachement à sa personne et votre engagement à ses côtés en ces moments difficiles pour lui et pour la Côte d’Ivoire, lui apportent un grand réconfort moral qui lui rend moins pénible la solitude due à son isolement. Ils se sont trompés, tous ceux qui ont pronostiqué la mort politique de ce grand Homme, véritable icône de la lutte pour la liberté des peuples opprimés.
L’on ne cessera jamais de remercier la diaspora qui a su reprendre immédiatement le relai de la mobilisation, le pouvoir infernal tentait de faire taire tout ce qu’il soupçonnait d’être proche du Président Laurent GBAGBO. Et vous avez raison. Le monde a toujours eu besoin de repères pour se purifier.
Cela est encore plus vrai pour notre époque, où toutes les valeurs morales, spirituelles et sociales se sont totalement désagrégées, au nom d’un idéal mondialiste qui pervertit l’Humanité. Le Président Laurent GBAGBO est devenu l’étoile polaire qui dirige la conscience de l’humanité afin de la faire sortir de la nuit profonde dans laquelle, l’intolérance, la violence et l’injustice tentent de la maintenir prisonnière.
L’homme étant élevé au rang de valeur commune de l’Humanité, son combat est devenu un combat planétaire et pluriel. Ainsi chacun avec son talent, participe du combat du Président Laurent GBAGBO. C’est pourquoi, en son nom, je voudrais sincèrement féliciter et remercier, Armand Iré auteur de « Côte d’Ivoire, vote sanglant et douleur d’exil ».
Son œuvre s’ajoute à une chaine d’ouvrages qui ont été rédigés et publiés par diverses personnes à travers le monde, et qui sont autant de témoignages du caractère transcendantal du combat du Président du Président Laurent GBAGBO. Que tous ces auteurs reçoivent l’expression de sa profonde gratitude. Je me propose de dédier la journée du 11 Avril 2014, à ces redoutables guerriers qui ont pour seule arme leur talent, leurs plumes et leurs encriers.
Une adresse de reconnaissance sera faite à cette occasion, au nom du Président Laurent GBAGBO à tous les auteurs qui ont décidé de rendre témoignage de la vérité sur le tort fait au peuple ivoirien et au Président Laurent GBAGBO. Seront associés à cette expression de gratitude, tous les journalistes, les artistes et les animateurs des réseaux sociaux qui prolongent à leur manière, l’écho des pleurs des Ivoiriens qui réclament le retour de leur Homme.
Ma présence même lointaine, à la cérémonie de dédicace de ce jour répond à deux exigences morales. La première, tient de l’obligation qui est liée à la Mission que le Président Laurent GBAGBO m’a faite l’honneur de me confier. Elle m’impose d’apporter son soutien à toutes les initiatives qui concourent à amplifier son combat.
La seconde, tout en étant d’ordre personnel, n’en n’est pas moins liée à la première. Il convient de rappeler à ce propos, que l’auteur, le jeune frère Iré journaliste de son état, a porté dans sa chair une partie des douleurs qui m’étaient destinées.
En effet, en février 2012, alors que je m’étais rendu au Cameroun, pour présider la dédicace du livre, « le coup d’Etat » de l’excellent Charles Onana, l’Ambassadeur de France au Cameroun, venant en appui à celui de la Côte d’Ivoire, avait demandé mon arrestation dans ce pays.
La cérémonie de dédicace, rondement menée et financée par Madame Lucie Bourthoumieux, à qui je rends un vibrant hommage, avait été interdite et Armand Iré, exilé ivoirien au Cameroun, avait été arrêté et gardé pendant plusieurs jours par les services de police qui l’avaient sciemment ou insciemment confondu à ma personne.
De là où je m’étais finalement refugié, j’ai partagé ces moments difficiles avec lui. Il a été arrêté à deux reprises au Cameroun en lieu et place de ma personne. Une fois en février et la seconde fois en juin 2012. Cette dernière arrestation avait même fait l’objet d’un communiqué de la Présence de la République de Côte d’Ivoire C’est pour lui rendre hommage que j’ai accepté d’apporter mon parrainage à la cérémonie de ce jour.
Merci cher frère, merci d’avoir porté pour un moment donné, mon nom et toutes les souffrances qui vont avec. En portant une grande partie de mon fardeau ces jours-là, c’est une partie, si infime soit-elle, de celui du Président Laurent GBAGBO que tu as porté.
Ton livre écrit en exil en ajoute à la luxuriante production intellectuelle faite par les exilés ivoiriens. La bataille pour la conquête de l’opinion est une des dimensions importantes de la lutte que nous menons, en ce qu’elle permet de jeter une lumière vive sur les crimes que l’on tente de cacher en Côte d’Ivoire. De ce point de vue, les exilés ont marqué et marquent encore de leur empruntes le combat que mène le Président Laurent GBAGBO.
Dès lors, il semble important et opportun que l’on s’interroge sur la gestion des exilés et des réfugiés. L’héroïsme de ces femmes et hommes, enfants et vieillards qui dans les camps de réfugiés, continuent de chanter Laurent GBAGBO, ont une claire conscience de leur place dans ce combat. Ils trouvent dans les conditions pénibles des camps, marquées par le dénuement total, l’expression de leur solidarité avec celui qui incarne toutes leurs espérances.
Sans en faire des otages, ce qui serait contraire à tout point de vue à l’humanisme du Président Laurent GBAGBO, il me semble plus urgent d’abréger leur douleur, en éradiquant la cause de celle-ci.
Or plus d’une fois, ils ont clairement indiqué l’objet de leur souffrance. Il s’agit de l’incarcération à la fois injuste et immorale de leur leader. Il s’ensuit donc, que toutes les âmes sensibles qui s’apitoient légitimement sur leur souffrance, s’investissent sans retenue dans la libération du Président Laurent GBAGBO. C’est à cette seule condition qu’elles répondront aux attentes de ces plusieurs centaines de milliers de nos compatriotes.
Ayant été dépossédé de leurs terres et de leurs domiciles, ces personnes qui endurent stoïquement leur souffrance cristallisent toutes leurs espérances en la libération de celui qui est en prison pour eux. Il est de notre point de vue de mauvais choix, que de vouloir soigner et guérir une plaie purulente par uniquement l’ablation des ganglions qu’elle provoque.
Chers amis, la guerre faite à la Côte d’Ivoire, le coup d’Etat perpétré contre le Président Laurent GBAGBO et sa déportation, ont causé et continuent de causer un profond traumatisme chez nos compatriotes. La lutte que ceux-ci ont engagée en Côte d’Ivoire comme partout ailleurs, leur permet de surmonter ce traumatisme.
Ayant perdu le contrôle de l’appareil d’Etat, ils ont pleinement conscience que le seul instrument de lutte dont ils disposent reste le FPI, le parti fondé par le Président Laurent GBAGBO. Nous devons donc garder une cohésion autour du parti qui doit demeurer l’épine dorsale de notre organisation. A l’évidence, ceux qui avaient parié sur sa mort se sont lourdement trompés. La direction intérimaire l’a maintenu bien débout malgré la férocité du régime d’Abidjan et la direction actuelle vient de lui redonner une vigueur juvénile.
Mais il est difficile de rassurer un traumatisé. Il faut de la patience à toute épreuve et une approche pédagogique bien choisie.
Comment en effet rassurer des personnes qui dans un passé très récent, ont tout donné au nom de la paix et qui n’ont reçu en retour, que arrogance et mépris de la part ceux qui ont bénéficié de leurs largesses ? Un tout petit rappel des nombreux sacrifices que le peuple ivoirien a consentis en vain pour la paix, situe sur la légitimité de ses craintes et de ses réserves consécutives à son traumatisme.
De Marcoussis en passant par Kleber, des accords de Ouagadougou en passant par la nomination du Chef par délégation de la rébellion comme Premier Ministre, du contrôle de la CEI par l’opposition aux élections sans désarmement, le Président Laurent GBAGBO et son parti ont tout donné en rançon pour la paix. Au bout de compte, qu’avons eu en retour. Que de la désolation.
Le Président Laurent GBAGBO est déporté à la Haye, et présenté par ceux qui ont bénéficié de ses largesses comme un dictateur sans morale. Sa famille et ses partisans tués, emprisonnés et contraints à l’exil. Dans leurs salons douillés, les nouveaux princes se permettent même de tourner en dérision l’esprit humaniste du Président Laurent GBAGBO.
Les dernières trouvailles magico-judiciaires du Procureur de la CPI, prouvent qu’ils ne sont pas prêts à lâcher prise volontairement sur le dossier du Chef. Aucun candidat au prix Nobel de la paix n’a jamais fait autant pour la paix que le Président Laurent GBAGBO et le peuple de Côte d’Ivoire. Et malgré tout cela, des voix « bienveillantes » ont pensé et pensent aujourd’hui encore que pour la paix, il faut que nous consentions sans conditions le dernier sacrifice, qui consiste à donner une onction constitutionnelle à ce coup d’Etat.
Comment ne pas alors comprendre le traumatisme, le scepticisme et les craintes de notre peuple ? Notre ennemi est devenu un dieu insatiable, boulimique de nos sacrifices. Or tout dieu insatiable est un démon. Que peut-on donner à un démon pour arrêter sa furie si ce n’est sa propre vie. Vouloir absolument faire plaisir à l’ennemi pour se sauver soi-même est une option, pour laquelle nos compatriotes émettent beaucoup de réserves. Pour eux cette expérience nous a coûté trop chère sans résultat.
C’est pourquoi, sur le chemin de la réconciliation, Chaque démarche proposée doit tenir compte de l’état d’esprit de nos compatriotes, marqué par une crise de confiance profonde entre eux et les gouvernants actuels. Il est évident qu’ils manifesteront une grande méfiance dans chacune de nos démarches dans laquelle ils ne perçoivent pas de façon visible, qu’elle aboutira à la restauration de leur dignité et de leur honneur incarnés par le Président Laurent GBAGBO. Il faudra du temps pour expliquer et convaincre. Ce n’est pas une tâche aisée.
En plus des balles qui ont perforé et fait éclater les têtes de nos jeunes, notre conscience semble être victime d’une guerre sémantique. Depuis le début de la crise ivoirienne, les officines de la manipulation de l’opinion ont réussi à nous opposer les uns aux autres, dans une guerre sémantique pernicieuse. Hier, il y avait d’un côté des modérés fréquentables et de l’autre des extrémistes infréquentables.
La Première Dame Simone GBAGBO, le Ministre Blé Goudé Charles, certains officiers, sous-officiers et homme du rang qui ont défendu la République et la nation avec loyauté et abnégation, sont encore embastillés ou en exil. Leur héroïsme s’est transformé en extrémisme. Aujourd’hui, ce sont les pro-GBAGBO « hyper extrémistes » opposés à la paix contre les pro-Gbagbo doux et conciliants, véritables orfèvres de la paix.
L’objectif étant le même, diviser notre camp. Il nous faut éviter la stigmatisation de certains des nôtres afin de ne pas les conduire au bûcher encore ardent dressé par nos ennemis. C’est pourquoi, il nous faut garder la vigilance accrue. Que la question du Président Laurent GBAGBO ne nous divise pas. Au contraire, elle doit être le ciment qui unifie et fortifie notre lutte.
C’est notre responsabilité à tous de nous concentrer sur l’essentiel en rassurant nos compatriotes traumatisés et craintifs. L’essentiel et le préalable à tout, c’est bien la libération du Président Laurent GBAGBO et son retour en Côte d’Ivoire où l’attend son peuple pour enfin faire le deuil de ses souffrances. Il n’y a pas d’autre voie de rechange.
L’objectif étant connu, il ne reste plus qu’à en déterminer les modalités de façon claire pour y arriver. C’est ce que le peuple et l’ensemble des combattants de la liberté attendent de nous. Faisons nous confiance aux uns et aux autres et faisons surtout confiance au peuple de Côte d’Ivoire, véritable sentinelle qui ne baissera la garde que lorsque son leader, le Président Laurent GBAGBO sera libéré, lavé de toute infamie et restauré totalement.
Merci Jeune frère pour ton livre, merci pour ton combat, merci pour ta fidélité et merci à vous tous pour votre engagement sincère aux côtés du Président Laurent GBAGBO et continuons de prier pour lui.
Que Dieu vous bénisse.
Le Ministre KONE Katinan Justin
Porte-Parole du Président Laurent GBAGBO
Katinan crache encore ses vérités à la dédicace de « Côte d’Ivoire, vote sanglant et douleur d’exil » - Photo à titre d'illustration