La manifestation de la Nasa, la coalition de l'opposition kényane, dispersée par des gaz lacrymogènes, à Nairobi, le 16 octobre 2017 (photo d'illustration). © REUTERS/Thomas Mukoya
Le Kenya est de plus en plus dans le doute. Le président de la Commission électorale, l'IEBC, a dit que dans les conditions actuelles il serait difficile d'organiser des élections crédibles jeudi prochain 26 octobre. Le principal opposant Raïla Odinga refuse de participer et appelle à des manifestations de masse le jour du vote. L'IEBC a tenté d'organiser une rencontre avec tous les candidats mais l'initiative a avorté. La tension ne cesse de monter et diverses organisations tirent la sonnette d'alarme.
C'est un véritable réquisitoire qu'a tenu Francis Ole Kaparo, le président de la Commission pour la cohésion et l'intégration (NCIC). Créée spécialement après les violences post-électorales de 2007, la NCIC a dénoncé les divisions politiques et ethniques de plus en plus fortes. « La situation politique est irresponsable et intenable, a-t-il affirmé. Le climat actuel ressemble de façon frappante à celui de 2007. On dirait que les leaders politiques ont rapidement oublié le carnage, la souffrance et l'agonie qu'ont vécus les Kényans. Notre peuple doit apprendre à se parler pour résoudre ses problèmes. »
La NCIC a rappelé la lourde responsabilité de la Commission électorale, et le lien entre une élection crédible et la paix du pays. Une quinzaine d'organisations de la société civile ont également donné de la voix.
« Les leaders doivent rejeter les insultes et la violence. L'opposition doit cesser ses attaques contre la Commission électorale. La rhétorique enflammée et les positions radicales violent la Constitution. Il faut que cela cesse. Sans accord politique, le 26 octobre ne peut pas être une date viable pour l'élection », a déclaré Bosire Wairimu Otieno, présidente de l'Association médicale du Kenya.
Bosire Wairimu Otieno a rappelé que ce vendredi 20 octobre célébrait Mashujaa Day, le jour des héros en l'honneur de ceux qui se sont battus pour l'indépendance. Mais cette journée ne sera pas le symbole d'unité attendu. En effet, l'opposition organisera une cérémonie parallèle à Kisumu, son fief dans l'ouest du pays.
La manifestation de la Nasa, la coalition de l'opposition kényane, dispersée par des gaz lacrymogènes, à Nairobi, le 16 octobre 2017 (photo d'illustration). © REUTERS/Thomas Mukoya