Raila Odinga dispose jusqu'à ce soir pour contester en justice l'élection du 26 octobre dernier. Mais jusqu’à maintenant, le leader de la Nasa est resté mystérieux sur la question, et la perspective d'une nouvelle annulation semble s'éloigner.
Si aucun recours judiciaire n’est déposé aujourd’hui, Uhuru Kenyatta pourrait prêter serment dès le 14 novembre. Dans le cas contraire, la Cour suprême aura encore deux semaines pour examiner le recours.
Mais jusqu’ici, Raila Odinga n’a fait aucune allusion à une éventuelle saisie de la justice. Pourtant, il rejette les élections du 26 octobre, et appelle à la « résistance » civile contre un gouvernement qu’il qualifie d’illégitime.
Aujourd’hui, la légalité des dernières élections fait débat, et les juristes sont divisés sur la question. La veille du scrutin déjà, la Haute Cour avait déclaré que la Commission électorale (IEBC) ne s’était pas conformée à la loi lors de la nomination de certains de ses agents. Et puis, l’élection n’a pas pu se tenir, à cause du boycottage de l’opposition, dans 25 circonscriptions du pays, ce qui, pour certains, est contraire à la Constitution.
Mais le parti au pouvoir a déjà préparé la contre-attaque. La semaine dernière, un élu du Jubilee a rempli par avance un recours demandant à ce que la victoire d’Uhuru Kenyatta soit maintenue. Surtout, le président peut maintenant compter sur les nouveaux amendements controversés à la loi électorale, adoptés par le Parlement avant les élections, et récemment publiés au journal officiel. Des amendements qui limitent nettement les possibilités d’annulation d’une élection par la Cour suprême.
Le leader de l'opposition au Kenya, Raila Odinga, lors d'une conférence de presse à Nairobi, le 31 octobre 2017. © REUTERS/Thomas Mukoya