Raila Odinga repart en campagne en vue de la nouvelle élection présidentielle kényane qui devrait se tenir, selon la Constitution d’ici 60 jours. Vendredi, la Cour suprême a en effet invalidé la victoire d’Uhuru Kenyatta et annulé le scrutin du 8 août dernier. Accompagné des leaders de la Nasa, la coalition de l’opposition, Raila Odinga a tenu son premier meeting depuis le verdict ce dimanche. Et il a attaqué une nouvelle fois la Commission électorale, l’IEBC.
« Ces voleurs de la Commission électorale doivent s’en aller, nous ne leur permettrons pas de conduire les nouvelles élections » a déclaré Raila Odinga ce matin à la sortie de la messe. L’opposant n’hésite pas à qualifier les agents de l’IEBC de « hyènes », assurant que « leurs jours sont comptés ». Il reste donc sur ses positions. Vendredi, il déjà avait annoncé vouloir poursuivre les responsables des irrégularités du scrutin en justice.
Accompagné de Kalonzo Musyoka son colistier, et de Musalia Mudavadi, considéré comme le créateur de la Nasa, il a ensuite tenu meeting à Mathare, un quartier pauvre où une fillette avait perdu la vie sous les balles de la police lors des manifestations qui ont suivi les élections il y a trois semaines.
Là, devant des milliers de partisans habillés d’orange, la couleur de son parti, il a encore une fois salué le verdict de la Cour : « Le chemin vers la justice est semé d’embûches, mais le 1er septembre le peuple kényan a gagné », a-t-il dit.
Pour les leaders de la Nasa, l'heure est donc une nouvelle fois à la mobilisation des troupes. « Ne vous fatiguez pas, nous sommes si prêts du but », lance Kalonzo Musyoka. Et les militants de Mathare sont conscients que la course sera serrée.
Selon Kenyatta, la Commission électorale doit rester en place
« Uhuru Kenyatta crache du feu » titre le quotidien The Daily Nation. Le président sortant a entamé une campagne violente à l’encontre la Cour suprême. Après avoir traité les juges d’« escrocs » dans un premier meeting, il a directement pris à parti le juge en chef David Maraga : « ne vous moquez pas des Kényans, déclame-t-il, ils ne sont pas stupides ». Des menaces qui inquiètent, alors que le pays aborde une période d’incertitude.
Mais Uhuru Kenyatta est clair: l’IEBC doit rester en place. Le sujet risque donc de cristalliser les tensions. La compétition s’annonce en tout cas encore plus féroce que lors de la campagne précédente. Raila Odinga et Uhuru Kenyatta affirment tous deux être le véritable vainqueur du scrutin du 8 août, et promettent une victoire certaine au prochaines élections.
L'opposant Raila Odinga s'exprime lors d'un service religieux à la cathédrale St-Stephens à Nairobi, le 3 septembre 2017. © REUTERS/Thomas Mukoya