Le ministre ivoirien de l’Économie et des Finances qui a participé aux travaux préparatoires ayant précédé la 5e réunion de la Task force présidentielle sur la monnaie unique de la Cedeao, tenue mercredi, à Accra, revient sur les enjeux de ce processus.
Une feuille de route vient d’être adoptée par les Chefs d’État. Quels en sont les grands points ?
La Task force présidentielle a adopté une feuille de route. Mais c’est une feuille de route révisée qui permet de dire qu’en 2020, la monnaie unique de la Cedeao sera une réalité. Elle comprend dix programmes et trente-cinq activités qui ont été chiffrés à environ cinq millions de dollars (soit 2,5 milliards de FCfa). Il a donc été demandé de faire en sorte que ces ressources soient mobilisées. Immédiatement après un tour de table, il a été décidé que les États membres de la Cedeao, les banques centrales soient mis à contribution pour verser le gap d’environ 4 millions de dollars à rechercher. Je puis dire que les activités de la feuille de route sont couvertes financièrement, il ne reste qu’à les déployer. C’est ce qui va commencer au cours du deuxième semestre de 2018.
Une feuille de route révisée, cela suppose qu’il y a eu des avancées et des difficultés.
La Task Force a commencé à travailler avec deux Chefs d’État, à savoir Nana Addo Dankwa Akufo-Addo du Ghana et Issoufou Mahamadou du Niger. À l’issue des premiers bilans, les Chefs d’État se sont rendu compte que les avancées n’étaient pas remarquables. C’est ainsi qu'on a élargi la Task force aux Présidents Muhammadu Buhari du Nigeria et Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire. Un chronogramme a été défini à Niamey et les deux Présidents ont essayé d’apporter leur contribution pour booster le mouvement et faire en sorte qu’en 2020, alors que certains hésitaient, la monnaie unique de la Cedeao soit une réalité. La présence de notre Président au sein de la Task force présidentielle est remarquable. Et tous se sont engagés pour que la monnaie unique dans l’espace Cedeao soit effective.
Pourquoi l’approche progressive a été adoptée par les Chefs d’État dans le cadre de la mise en œuvre de cette feuille de route ?
En matière d’adoption des critères de convergence, les dirigeants de la Task force privilégient l’approche progressive. Parce que pour aller à la monnaie unique, il faut respecter des critères de convergence pour permettre aux économies d’être crédibles. Or, on s’est rendu compte que tous les pays ne pourront pas respecter tous ces critères pour atteindre 2020. C’est pourquoi l’approche progressive a été adoptée. Les pays qui auront respecté les premiers critères iront à la monnaie unique. Et progressivement les autres pays suivront...
Koné Adama, le ministre ivoirien de l’Économie et des Finances