Abidjan - La secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires de l’ONU, Valérie Amos, a affirmé, jeudi à Abidjan, à l’ouverture du sommet humanitaire mondial de l’Afrique de l’Ouest et du Centre que "l’action humanitaire doit changer".
"Nous sommes ici aujourd’hui parce que nous reconnaissons tous une chose : l’action humanitaire internationale doit changer", a-t- elle affirmé, en présence de la ministre Anne Désirée Ouloto et des représentants de groupes intervenant dans le domaine de l’humanitaire.
L’environnement humanitaire a-t-elle expliqué est "méconnaissable", comparé aux vingt dernières années. Les défis mondiaux comme l’urbanisation, la croissance économique dans certains pays, la dégradation environnementale, les conflits, le changement climatique et la rareté des ressources font que les besoins humanitaires et les dépenses ont augmenté, au-delà des capacités de réponse du système humanitaire international.
"Entre 2004 et 2013, les requêtes humanitaires ont, de façon égale, doublé, passant de six milliards (3000 milliards de francs CFA) à plus de 10 milliards de dollars (5000 milliards de francs CFA), par an. Au cours de la même période, le nombre de personnes ciblées par les appels inter-agence a augmenté de 30 millions à 70 millions", a souligné Mme Amos.
"Changer la façon dont nous travaillons ne sera pas facile. Mais, nous avons déjà vu quelques changements qui s’opèrent de façon progressive. Ce dont nous avons besoin maintenant est un niveau de changement dans la façon dont nous travaillons", a-t-elle soutenu.
Elle a donc proposé comme solution de mettre les personnes, particulièrement les femmes et les enfants, au centre des efforts accomplis et d’écouter leurs besoins.
Mme Amos a aussi recommandé la bonne circulation de l’information et une communication à deux sens qui sont des éléments essentiels et fondamentaux pour une réponse humanitaire efficace.
Elle a suggéré en outre de mettre l’accent sur la gestion des risques et a insisté sur le besoin d’une approche plus commune et plus cohérente, en nouant et en renforçant les partenariats.
"Aucune organisation ne peut faire face seule aux défis auxquels nous sommes confrontés, même pas les Nations unies. Les gouvernements qui mènent des efforts de réponses humanitaires, les organisations régionales, les bailleurs, les organisations de la société civile, les militaires, les agences des Nations unies, le secteur privé, les universitaires, les organisations religieuses, le mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, nos partenaires qui travaillent dans le développement, ont tous besoin de travailler ensemble", a-t-elle conclu.
La réunion d’Abidjan verra la participation de plus de 150 personnes de toute l’Afrique de l’Ouest et du Centre et de divers groupes intervenant dans le domaine humanitaire. Il définira l’agenda au-delà de 2016 pour rendre l’action humanitaire plus efficace, inclusive, globale et adaptée à l’avenir.
Les travaux de réflexions porteront sur quatre thèmes, à savoir l’efficacité humanitaire, la réduction de la vulnérabilité et la gestion des risques, l’innovation, et la réponse aux besoins des personnes victimes de conflit.
Amak/kkp/kam
La secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires de l’ONU, Valérie Amos