L’agence spatiale égyptienne veut lancer une compétition nationale d’ici la fin du mois de janvier. Objectif : envoyer un premier Égyptien dans la Station spatiale internationale (ISS) à l’horizon 2026.
Depuis son bureau du Caire, le directeur de l’agence spatiale égyptienne, Mohamed El-Qousy, dévoile son ambition. « Le concours sera ouvert à tous, hommes comme femmes », soutient Mohamed El-Qousy. « Cela va développer la connaissance de l’espace dans le pays et encourager la jeunesse égyptienne à s’entraîner. Ils seront motivés pour être en bonne forme physique et morale, et pour avoir un bon niveau scientifique. »
Deux Égyptiens seront alors choisis à l’issue d’un processus de sélection qui doit durer trois ans, et dont les critères restent à définir. Les deux heureux élus suivront ensuite un programme d’entraînement en Russie, l’un des partenaires du programme spatial égyptien.
« L’espace n’est pas un luxe »
Pour certains observateurs, cette initiative n’apparaît pas comme prioritaire dans un pays où près d’un tiers de la population vit avec moins d’un dollar et demi par jour. « L’espace, ce n’est pas un luxe », se défend le directeur de l’agence spatiale égyptienne. « L’exploration spatiale, l’espace comme moyen de communication… Ce sont des questions importantes pour chaque pays. [Avoir un astronaute], cela aura des retombées positives pour les revenus de l’Égypte », prédit El-Qousy.
Au-delà des retombées économiques, envoyer un homme dans l’espace rapportera aussi des bénéfices politiques comme symboliques selon Sékou Ouedraogo, président de l’association African aeronautics and Space organisation. « Ça ferait rentrer l’Égypte dans un club très fermé, qui n’était réservé qu’aux Russes et aux Américains jusqu’à il y a peu », analyse-t-il. « Ce serait un signal fort, d’autant plus qu’aucun État d’Afrique n’est parvenu à envoyer un de ses ressortissants dans l’espace jusqu’à présent. »
L'Égypte veut être le premier pays du continent à y arriver d’ici 2026. Reste à savoir si les futurs astronautes égyptiens seront nommés les « pharaonautes ».
Les « Afronautes »
Bien avant le projet égyptien, de nombreux Africains ont tenté de partir à la conquête de l’espace, dès les années 1960 et un seul a réussi.
Le 25 avril 2002, le milliardaire sud-africain Mark Shuttleworth atteint l'espace. À 28 ans, il devient le premier africain de l'histoire à être mis en orbite. Pourtant, sa mission n'a rien de scientifique. L'entrepreneur débourse 20 millions de dollars pour s'offrir cette escapade spatiale...
La Station spatiale internationale, le 23 mai 2010 (image d'illustration). L'objectif est d'envoyer un premier Égyptien dans l'ISS à l’horizon 2026. © WikimediaCommons/NASA