L’Afrique de l’Ouest mobilisée à Abidjan pour lutter contre l’ apatridie

  • 26/02/2015
  • Source : Xinhua
Une conférence ministérielle s’ est ouverte mercredi à Abidjan en vue de mobiliser les pays d’ Afrique de l’Ouest dans la lutte contre l’apatridie, un fléau dans la sous-région où le cas des personnes n’ayant aucune nationalité ni d’acte d’état civil ne cesse de croître.

"Le temps est désormais à l’action et à la mobilisation internationale afin de permettre à nos pays de disposer des instruments et des moyens nécessaires pour mettre fin à l’ apatridie", a déclaré le président ivoirien Alassane Ouattara à l’ ouverture de la conférence.
 
Selon le Haut-Commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR), initiateur de la conférence, au moins 10 millions d’apatrides vivent dans le monde. En Afrique de l’Ouest, en l’absence de statistiques fiables, le HCR estime à 750 000 le nombre d’ apatrides.
 
"Nous devons donc nous mobiliser pour faire de la lutte contre l’apatridie, une cause régionale", a poursuivi Alassane Ouattara convaincu que "seule une véritable coopération internationale peut permettre de réduire considérablement l’ apatridie" dans les Africains.
 
"C’est ensemble que nous pouvons arrêter des solutions ou des réponses inspirées des traités internationaux pertinents, pour mettre fin à ce fléau", a-t-il souligné.
 
Le HCR a lancé en 2014 une campagne mondiale pour éradiquer l’ apatride dans les 10 prochaines années.
 
Pour le président ivoirien, l’action des pays ouest africains contre l’apatridie doit "s’organiser et s’inscrire dans le cadre de l’engagement du continent africain à se doter d’ instruments multilatéraux contraignants" contre ce fléau.
 
M. Ouattara a mis en exergue le cas de la Côte d’Ivoire où le gouvernement a ratifié les conventions internationales sur l’ apatridie et adopté des textes en vue de donner une existence juridique à des milliers de personnes.
 
"J’encourage la région à s’inspirer des avancées constatées dans notre pays", a-t-il dit en invitant les autres pays africains à ratifier les conventions relatives à l’apatridie qu’il qualifie de "défi démographique et social à forte implication sécuritaire".
 
"Ensemble, continuons de faire avancer l’intégration de tout le continent africain et de la lutte contre l’apatridie, une cause continentale et même mondiale", a conclu M. Ouattara non sans appeler à "agir vite car le temps est désormais compté".
 
La conférence d’Abidjan va se pencher sur l’identification et la protection des apatrides ainsi que la prévention et la réduction des cas d’apatridie.
 
Elle doit également examiner les mesures à prendre pour mettre fin à l’apatridie dans la région ouest africaine.
 
A en croire le HCR, l’apatridie résulte en Afrique du processus de décolonisation, des migrations historiques et contemporaines et des lacunes dans les législations sur la nationalité t les pratiques administratives.