L'Agence ivoirienne de presse menacée d'expulsion de ses locaux

  • 02/08/2014
  • Source : APA
L’Agence ivoirienne de presse (AIP, service public) est menacée d’expulsion de ses locaux au Plateau, quartier administratif et des affaires, au centre d’Abidjan, a dénoncé, dans une conférence de presse, vendredi, le Syndicat national des journalistes et agents (SYNAJA) de l’AIP.

‘'Les locaux abritant ses services à l'avenue Chardy au Plateau, propriété de l'Etat de Côte d'Ivoire qui l'a affecté à l'AIP depuis 1991, font l'objet d'une offre nébuleuse de vente sans que l'Etat ivoirien ne soit informé et la procédure de vente, préalablement, respectée'' a dénoncé Delphin Ehui Boa, Secrétaire général adjoint du SYNAJA-AIP.
 
C'est le courrier no 0513/MCLAU/CAB/CT/KG du ministre de la Construction, du logement, de l'assainissement et de l'urbanisme adressé au promoteur du ‘'Projet Ivoire Renaissance Complexe'' qui a, selon le syndicaliste, éveillé les soupçons des agents de l'AIP.
 
Selon les termes du courrier, en date du 28 janvier 2014, le ministre Mamadou Sanogo informait ledit promoteur que ‘'votre projet cité en objet a été retenu pour être réalisé sur le site actuel de la Direction de l'Agence Ivoirienne de Presse (AIP), d'une superficie de 9 000 m2'', au terme des travaux du Comité Technique interministériel chargé de ‘'l'aménagement et du développement cohérent de la commune du Plateau''.
 
‘'Le comble c'est qu'à ce jour, ni la Direction de l'AIP ni les agents n'ont aucune trace de ce fameux comité interministériel encore moins de la date de ses délibérations'' s'insurge Delphin Ehui Boa pour qui l'opération d'expropriation de l'AIP est ‘' bien en marche au vu et au su de tous''.
 
‘'Pourtant, une loi de 1998 stipule en son article 8 que les biens de l'Etat cédés aux Etablissements publics nationaux (EPN) deviennent leur propriété et donc le terrain que l'Etat a cédé à l'AIP est bien une propriété de l'Agence qui ne saurait être vendue'' a éclairé Mamadou Traoré, Rédacteur en chef central de l'AIP.
 
Le journaliste a décrié cette propension à ‘'l'expropriation foncière et des biens de l'Etat et de l'AIP dont se rendent coupable, depuis quelques années, un groupe d'hommes d'affaires véreux qui n'ont de préoccupation que de s'enrichir'' au détriment de l'Etat ivoirien.
 
Selon les investigations du SYNAJA-AIP, le promoteur qui ne serait pas à son‘' premier coup d'expropriation'' est Fouad Omaïs, opérateur économique ivoirien d'origine libanaise qui compte ‘' bâtir un complexe hôtelier'' sur le site actuel de l'AIP.
 
M. Ehui interpelle les autorités ivoiriennes pour ‘'clarifier'' cette situation qui perturbe la ‘'quiétude'' des agents de l'AIP qui se réservent ‘' le droit de réagir'' par tous les moyens '' légaux'' pour mettre un terme à cette ‘' transaction frauduleuse''.
 
Premier organe d'information de l'Etat de Côte d'Ivoire, l'AIP a été créée aux premières heures de l'accession à l'indépendance par la loi no 61-200 du 2 juin 1961.
  HS/ls/APA