L’Association pour la promotion et la défense des droits humains (APDH) a demandé, dans un communiqué parvenu dimanche, à l’AIP, la réforme sans délai de la Commission électorale indépendante (CEI).
Après avoir relevé quelques imperfections dans l’organisation des précédentes élections locales, l’APDH souhaite que des poursuites judiciaires soient exercer contre les chefs de guerres intervenus dans le processus électoral, les auteurs de violences, démettre et poursuivre les responsables des CEI locales en cause, donner dans le cadre de la réforme des pouvoirs de police judiciaire à la commission centrale, déterminer un mode opératoire permanent pour toutes élections en Côte d’Ivoire avec un objectif de transparence véritable et la nécessité de réformer toutes les institutions intervenant dans les élections.
Selon le communiqué de l’APDH, signé par sa secrétaire générale par ailleurs coordonnatrice de la supervision électorale, Traoré Nantenin, «le refus de réformer la CEI et de reporter les élections de la part du Gouvernement, l’utilisation du logo de PDCI par le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) contre le gré de ce parti, les appels au boycott de la branche du Front populaire ivoirien (FPI) dirigé par Aboudramane Sangaré ont contribué à rendre délétère l’atmosphère pré-électorale et préparer les violences subséquentes ».
Elle relève que ces élections ont fait apparaître, dans certaines circonscriptions, plusieurs cas de fraudes ou tentatives de fraudes notamment le bourrage d’urnes, la falsification des procès-verbaux, l’inversion des résultats. Ces cas ont été rapportés dans les communes de Koumassi, Port-Bouët, Grand-Bassam, Bondoukou, Moronou, Plateau et Abobo, etc.
Si pour certaines circonscriptions, a ajouté l’ONG, l’impact des fraudes sur le résultat était limité, comme à Abobo et dans le Moronou, pour les communes du Plateau et de Grand-Bassam, le résultat du scrutin a failli être dévoyé.
«Dans ces deux dernières communes, alors que, les procès-verbaux sortis des bureaux de vote étaient clairement en faveur des candidats du PDCI, les procès-verbaux centralisateurs des commissions départementales leur étaient défavorables. En définitive, sur le cas du Plateau, la reconnaissance de sa défaite par le candidat Sawegnon Fabrice a permis de sauver la situation », indique le communiqué.
L’APDH souligne que l’identité politiquement marquée en faveur du parti au pouvoir de 70% des responsables des commissions locales a entamé l’impartialité de la commission et ces élections locales ont fini par convaincre, si besoin en était, sur le manque d’indépendance de ladite commission.
Pour elle, cette situation apparait inquiétante dans la perspective des élections de 2020.
L’APDH appelle à la réforme sans délai de la CEI - Photo à titre d'illustration