L’application des nouveaux tarifs de transport rencontre des poches de résistance en certains endroits d’Abidjan et de l’intérieur du pays, a déploré, lundi, le président du Haut conseil du patronat des entreprises de transports routiers de Côte d’Ivoire, Ibrahim Diaby, promettant de « poursuivre la sensibilisation sur le terrain ».
Faisant un bilan, de cet appel, le président du Haut conseil du patronat des entreprises de transport routier de Côte d’Ivoire, Ibrahim Diaby, avait annoncé à la mi-juillet, la baisse du coût du transport de 10 à 30%, censée prendre effet ce 1er août.
Sur le terrain il note « des poches de résistance constatées à des endroits, mais la sensibilisation est en cours puisqu'il s'agit d'un processus ». « Il faut surtout retenir ici, l'engagement et la bonne organisation des transporteurs », se défend-t-il.
Un tour à la gare «Gbèba» en malinké (grande place) dans la commune d’Adjamé, au cœur d’Abidjan, permet de constater que les tarifs appliqués jusque-là sont restés inchangés, alors que des usagers tels que Ange Agba pensent que les nouveaux tarifs doivent être appliqués immédiatement.
« Je viens de Koumassi (Sud d’Abidjan). Koumassi-Adjamé est à 600 FCFA. Ce matin, j’ai payé les mêmes 600 FCFA. Rien n’a changé puisque de chez moi au grand carrefour de Koumassi, j’ai payé 300 FCFA en wôro wôro (taxi communal) », a confié à APA M. Agba.
Poursuivant, il a indiqué que « lorsqu’ on demande au chauffeur pourquoi, le prix n’a pas baissé, il rétorque que l’Etat n’a pas payé notre voiture ». A en croire, Mme Diallo, chef de la gare d’Adiaké, la baisse du coût du transport a été déjà appliquée, si bien qu’ en « redemander serait de trop pour leurs entreprises».
« Au départ, la ligne Adjamé- Adiaké était de 1700 FCFA et depuis plus de trois mois, nous avons diminué nos tarifs à 1300 FCFA. Nous n’envisageons pas les diminuer encore, parce que ce n’est pas que le carburant qui représente nos charges », insiste-t-elle .
Dans le même élan, le chef d’exploitation de AVS Transport, M. Diarra, informe que « nous avons diminué nos tarifs bien avant cette décision en tenant compte de la cherté de la vie ».
« En ce qui concerne l’appel du Haut conseil, sous tutelle du ministère du transport nous n’allons pas accepter encore ce diktat », fustige à son tour Adama Touré, président de la coordination nationale des gares routières en Côte d’Ivoire.
« On ne peut comprendre que dans un pays où une profession est libérale, l’Etat puisse venir nous demander l’impossible. A l’échelle mondiale le baril du pétrole a baissé de 40 dollars et l’Etat diminue seulement 45 FCFA sur le carburant », regrette-t-il.
Le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara avait lancé un appel le 1er mai dernier aux transporteurs afin qu’ils procèdent à une baisse des coûts du transport.
« Nous nous sommes organisés pour que les grandes compagnies qui se livrent la concurrence le fasse, comme à Bouaké de 7000 à 4000 FCFA », a conclu M.Touré .
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