Viber, l'application de messagerie instantanée et de téléphonie par Internet sur smartphone, vient de bénéficier d'une cure de jouvence. Mardi 12 novembre, les quelque 180 millions d'utilisateurs de la plate-forme à l'interface violette ont pu découvrir sa version 4.0.
Une nouvelle mouture de l'application qui introduit pour la première fois des éléments payants. Il s'agit d'"autocollants", ces petites images ludiques que les utilisateurs de la messagerie s'envoient régulièrement. Viber, qui ne disposait jusqu'à présent que d'une cinquantaine d'autocollants , offre aujourd'hui un catalogue de plus de 300 images, dont près de la moitié est payante. Regroupés en fonction du thème (personnage animalier ou encore figure de dessin animé), les autocollants sont d'ores et déjà disponibles à raison de 1,79 euros la vingtaine.
Les créateurs de la plate-forme ont par ailleurs introduit, à l'instar de Skype, la possiblité d'appeler des personnes qui ne disposent pas de l'application. Pour cela il faut, comme sur la filiale de Microsoft, s'acheter des crédits téléphoniques, moins chers que pour un appel normal.
MODÈLES PEU LUCRATIFS
Pour Viber, il s'agit là d'un pas très important. Très populaire, l'application n'est pas pour autant rentable. Créée en 2010, elle n'a encore jamais généré de revenus, son PDG et fondateur, Talmon Marco, préférant accroître la base d'utilisateurs avant de trouver un moyen de gagner de l'argent.
Mais, pour l'instant, la méthode trouvée par l'entreprise pour rentabiliser son audience demeure fragile. En effet, personne ne sait dans quelle mesure les utilisateurs seront prêts à mettre la main au portefeuille pour appeler des personnes n'ayant pas Viber, alors qu'il est très simple de l'installer. Sans compter que certains ne verront sans doute pas l'intérêt de s'acheter des images dont la moitié est déjà disponible gratuitement.
Bien qu'en forte croissance, les modèles économiques des messageries instantanées et des systèmes d'appel par Internet se sont révélés, pour l'heure, peu lucratifs.
Cependant, Viber dispose d'un avantage par rapport à ses concurrents : son ergonomie. L'interface de la plate-forme de messagerie et de téléphonie par Internet est en effet l'une des plus simples. Imitant quasiment à l'identique celle de l'iPhone d'Apple ou des téléphones tournant sous Android, le système d'exploitation de Google, elle ne déstabilise pas le mobinaute. Sans compter qu'il n'est pas necessaire de se créer un compte, le mobinaute s'identifiant directement avec son numéro de téléphone.
Sarah Belouezzane
Journaliste au Monde
L'application Viber commence à intégrer des fonctions payantes - Photo à titre d'illustration