Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a violemment attaqué les Etats-Unis lundi lors de sa conférence de presse de bilan de l'année 2017, accusant Washington de refuser "la réalité d'un monde multipolaire".
"Malheureusement, nos collègues américains et leurs alliés continuent de vouloir imposer leurs vues en se basant exclusivement sur le diktat et l'ultimatum. Ils ne veulent pas écouter les points de vue d'autres centres de la politique mondiale", a déclaré M. Lavrov, ajoutant "qu'ils ne veulent même pas reconnaître la réalité d'un monde multipolaire".
"Ils utilisent de nombreuses méthodes, du déploiement d'un système global de défense antimissile aux sanctions unilatérales, à l'extra-territorialité de leur propre législation et aux menaces de résoudre tout problème international uniquement selon leur propre scénario", a-t-il ajouté.
"Situation aggravée"
Le chef de la diplomatie russe a assuré que 2017 avait été une année "compliquée", évoquant "les nombreux foyers de tensions dans différentes régions du monde" et précisant que "les menaces de Washington ont sérieusement aggravé la situation", citant la crise dans la péninsule coréenne. Ces commentaires arrivent presque un an jour pour jour après l'arrivée au pouvoir de Donald Trump aux Etats-Unis, considéré à son élection comme étant proche de Moscou et dont plusieurs membres de l'équipe de campagne sont sous le coup d'une enquête pour "collusion" avec la Russie.
"Plus de pression"
Mais les relations avec l'administration Trump sont plus compliquées que sous Obama, a précisé M. Lavrov. "Les actions de l'administration actuelle sont malheureusement dans la lignée de l'administration Obama, en dépit de la ligne du président Trump durant la campagne électorale. Dans certains domaines, elle exerce même plus de pression", a-t-il déclaré. M. Lavrov a estimé que les Etats-Unis avaient peur d'une compétition à armes égales dans plusieurs domaines, notamment l'énergie et l'approvisionnement en gaz de l'Europe.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov