L'audition des dirigeants du Front populaire ivoirien (FPI), à savoir d’Affi N’Guessan, Richard Kodjo, Marie-Odette Lorougnon et Laurent Akoun, le jeudi 8 mai dernier était au centre de la rencontre entre le secrétaire national par intérim de la Jfpi, Koua Justin et les fédérations Jfpi d'Abidjan le samedi dernier au Q.G provisoire du Fpi à Attoban.
Comme à son habitude, Koua Justin n'a pas usé de la langue de bois pour faire des révélations sur l'audience qui a duré plus de 9 heures. Selon lui, le ministre de l'Intérieur, Hamed Bakayoko avait planifié l'arrestation des dirigeants du Fpi, mais il a été contredit au dernier moment par la Procureur de la République.
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Hamed Bakayoko avait actionné ses services à travers le Ccdo pour mettre aux arrêts et menotter chacun des convoqués à son domicile. Et le procureur de la République s’y est opposé. Raison pour laquelle, ce dernier leur a envoyé une convocation pour respecter les civilités judiciaires», a déclaré l'orateur précisant par la suite que les choses ont évolué.
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La pression de la communauté internationale, à travers les ambassades accréditées en Côte d’Ivoire, a fait reculer le régime Ouattara. Elles ont tapé du poing sur la table pour dire au régime de ne pas les arrêter, mais de les relâcher après leur audition. Elles soutiennent que ce n’est pas pour un boycott du recensement qu’on va arrêter des responsables. Le régime Ouattara est fébrile. Il se fait peur pour rien», a-t-il ajouté, non sans féliciter les militants du Fpi pour leur mobilisation, le jour de l'audition, à la Brigade de recherches d'Abidjan au Plateau.
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Je suis fier de vous. Nous devons toujours être prêts pour la lutte. Nous sommes des soldats sans arme. En d’autres termes, nous sommes des fantassins aux mains nues. Le régime Ouattara sera toujours dans une logique d’intimidation, d’arrestation, d’emprisonnement. Et nous devons répondre à cette logique par une mobilisation. Parce que notre seule arme, c’est la mobilisation aux mains nues», a-t-il soutenu.
Par la même occasion, Koua Justin a souligné que la mobilisation n’a pas besoin de lâche, ni de poltron mais de personnes courageuses et déterminées à donner leur vie. Ce pourquoi il a exhorté les militants du Fpi à plus d'efforts afin que la cause aboutisse. Celle, de voir le président Laurent Gbagbo, Mme Simone Gbagbo, Charles Blé Goudé et les autres prisonniers politiques civils et militaires libres. Ainsi que le retour des exilés et des réfugiés.
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Nous ne devons pas être des représentants du parti, mais des missionnaires prêts à répondre à tous les mots d’ordre du parti. L’histoire nous regarde et nous jugera», a-t-il fait remarquer.Parlant du recensement général de la population et de l'habitat, le Secrétaire national par intérim de la Jfpi a insisté sur le boycott de son parti.
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Vous devez, dans toutes vos bases, intensifier et amplifier le boycott du recensement. Il faut expliquer aux Ivoiriens que le recensement est une opération antinationale. Il vise à changer la démographie de la Côte d’Ivoire. Par conséquent, ils ne doivent pas s’associer à une telle opération qui vise à denier leur identité. Et que personne ne se laisse intimider par les mesures farfelues prises par le gouvernement», a-t-il lancé.
Les différents responsables de fédération ont pris l’engagement de mener le combat jusqu’à son terme. Ils n’entendent pas baisser les bras. Car, disent-ils, le faire, c’est trahir la lutte et faire preuve de lâcheté.
Cyrille DJEDJED
L'audition des dirigeants du FPI livre ses secrets - Photo à titre d'illustration