Le Président du Front populaire ivoirien (FPI) Pascal Affi N'guessan a attribué, mardi, dans son message de nouvel an, l'échec de la Commission dialogue vérité et réconciliation (CDVR) au régime du Président Alassane Ouattara, estimant que "la priorité aujourd’hui en Côte d’Ivoire, n’est pas tant de relier deux bords d’une lagune, mais de bâtir des ponts politiques, culturels et sociaux qui rassemblent les Ivoiriens de tous les bords".
"Il n’y a pas de progrès matériel là où règnent la division et l’exclusion. Dans un pays divisé, comme l’est aujourd’hui la Côte d’Ivoire, il faut briser les murs de la haine et supprimer les distances entretenues par la défiance", a déclaré M. Affi, appelant à "établir des liens de fraternité, de paix et de réconciliation entre les Ivoiriens".
Malheureusement, a regretté le Président du FPI, "force est de constater qu’à cet égard, l’année 2014 restera une année des espoirs déçus sur la question centrale de la réconciliation nationale qui préoccupe au plus haut point les Ivoiriens".
"La Commission dite Dialogue vérité et réconciliation créée et financée à coups de milliards par le pouvoir vient de rendre son rapport dans l’indifférence générale de l’opinion nationale et internationale", a rappelé M. Affi.
"Cet échec de la CDVR est un échec du régime. Il faut en tirer au plus vite les leçons et mettre enfin en place un processus inclusif et des mécanismes crédibles pour une véritable réconciliation nationale", a-t-il suggéré.
Pour lui, "c’est par rapport à ce contexte qu’il faut comprendre la crise interne qui secoue le FPI depuis quelques mois". En toute conscience et dans l’intérêt du parti, a encore expliqué M. Affi, "j’ai pris des initiatives pour juguler les risques que nos contradictions internes nous faisaient courir quant à la survie du parti".
"L’heure est maintenant au rassemblement pour la libération du Président Laurent Gbagbo et de tous les prisonniers politiques, pour la restauration de la Côte d’Ivoire et pour la reconquête du pouvoir d’Etat", a-t-il lancé.
Le Président du FPI a également expliqué dans son message, la reprise du dialogue politique avec le pouvoir. "Nous sommes particulièrement attachés au dialogue politique avec le gouvernement", a-t-il soutenu. Dans ce cadre, la rencontre qui s’est tenue le 22 mai 2014, avait "suscité un réel espoir". Pour la première fois, a poursuivi M. Affi, "le gouvernement s’était engagé par écrit sur des points précis des revendications de l’opposition".
Malheureusement, selon lui, la plupart de ces questions sont toujours en souffrance, au moment où les Ivoiriens abordent cette année déterminante pour l’avenir du pays. Mais, a estimé l'ancien Premier ministre ivoirien, "il n’y a pas d’alternative crédible et avantageuse à la négociation".
"C’est pourquoi le 29 décembre 2014, nous venons de relancer le dialogue politique avec le gouvernement" a-t-il ajouté en exprimant son "vœu le plus cher" qui est de "voir la famille du Front Populaire Ivoirien à nouveau unie et mobilisée, et de voir la Côte d’Ivoire retrouver son unité, sa cohésion et la stabilité, afin que les élections générales à venir puissent se tenir dans la paix, dans la sérénité et dans la transparence".
LS/APA
L’échec de la CDVR est un échec du régime, selon Pascal Affi N’guessan - Photo à titre d'illustration