La salle micro-enseignement de l'Ecole normale supérieure (ENS) a été baptisée, jeudi, salle Ahmadou Kourouma, en hommage à l'écrivain ivoirien, décédé en 2003 à Lyon en France et dont les restes ont été rapatriés mercredi dans la capitale économique ivoirienne.
"Kourouma écrivain a su maîtriser la mission de l'artiste, celle d'être la conscience censurée du peuple. Kourouma a su être la bouche des malheurs qui n'ont point de bouche et la voix de ceux qui s'affaissent au cachot du désespoir", a paraphrasé le Directeur général de l'ENS, Valy Sidibé, en parlant du défunt écrivain.
" Tu étais et tu restes un écrivain engagé, en phase avec les problèmes fondamentaux de ton époque. Oui Kourouma, tu l'as été et tu le restes pour nous. C'est pourquoi +Allah n'est pas obligé+ de te célébrer, mais nous les mortels nous le faisons et le ferons pour marquer tes prouesses littéraires et tes performances inégalées dans la manipulation des paradigmes", a-t-il expliqué.
Le ministre ivoirien de la culture et de la francophonie, Maurice Kouakou Bandama, a pour sa part, relevé qu'Ahmadou Kourouma, ne comptait pas mourir loin de ses terres natales.
" Homme des exils forcés, ayant passé une bonne partie de sa vie loin de chez lui, il entendait finir dans son pays", a-t-il dit, soulignant que l'Etat de Côte d'Ivoire s'est fait le devoir d'honorer la ‘'mémoire de cet écrivain à qui son pays doit beaucoup''.
L'épouse d'Ahmadou Kourouma, Christiane Kourouma s'est dite "fière, honorée et émue" de voir son époux bénéficier d'un tel hommage.Une table ronde sur l'écrivain, animée par des chercheurs et scientifiques, a retracé le parcours d'Ahmadou Kourouma qui sera inhumé, vendredi, au cimetière de Williamsville au Nord d'Abidjan.
SB/hs/ls/APA
Arrivée à Abidjan des restes mortuaires de l'écrivain ivoirien Ahmadou Kourouma