Abidjan, 08 mars (AIP) – La Banque africaine de développement (BAD) et ses gouverneurs pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique du Nord ont souligné à Abidjan, en Côte d’Ivoire, la nécessité de prendre des mesures urgentes pour faire face à la croissance démographique et au chômage des jeunes.
A l’issue d’une rencontre de deux jours, ils ont toutefois reconnu que la forte progression de la population du continent, notamment sa jeunesse, est un moteur de croissance potentielle pour le monde, rapporte un communiqué rendu public, mercredi.
« La bonne nouvelle est que la solution est à notre portée et nécessitera des investissements », a déclaré Akinwumi Adesina, président de la Banque africaine de développement qui a, notamment, échangé avec les gouverneurs sur la meilleure stratégie pour combler le déficit d’investissement dans les infrastructures en Afrique estimé à près de de 170 milliards de dollars.
Pour combler le déficit d’investissement, assurer la croissance inclusive et créer des emplois pour la population du continent, la réunion a approuvé le principe d’organiser l’African Investment Forum sous l’égide de la Banque africaine de développement. L’African Investment Forum, prévu du 7 au 9 novembre 2018 à Johannesburg, en Afrique du Sud, permettra à la Banque et ses partenaires de présenter des projets bancables, d’attirer des financements et de fournir des plateformes pour investir en Afrique.
« Une des spécificités du Africa Investment Forum est qu’il n’y aura pas de discours, les seuls discours seront des transactions », s’est félicité le président Adesina.
On estime que 13 % de la population mondiale vit aujourd’hui en Afrique subsaharienne. Ce chiffre devrait plus que doubler d’ici à 2050. Selon la division de la population de l’ONU, quatre milliards (ou 36 % de la population mondiale) pourraient vivre dans la région d’ici à 2100. L’Afrique devrait avoir plus de 840 millions de jeunes d’ici 2050, le continent ayant la population la plus jeune sur Terre.
Selon Adesina, « il nous reste 12 ans pour réaliser les Objectifs de développement durable, et si l’Afrique n’atteint pas les Objectifs de développement durable, le monde ne les atteindra pas non plus. La Banque africaine de développement accélère le développement de l’Afrique à travers ses High 5. Nous approfondissons nos réformes, nous avons porté nos décaissements à leur plus haut niveau l’année dernière et nous mobilisons davantage de ressources pour l’Afrique. »
Dans le cadre du programme High 5 de la Banque, 13 millions de femmes africaines ont bénéficié de nouvelles connexions électriques et 23 millions d’améliorations agricoles. En outre, 10 millions de femmes ont pu accéder à des projets d’investissement. Une analyse de l’impact de la Banque africaine de développement de 2010 à 2017 indique que 27 millions d’Africains ont eu accès à de nouvelles connexions électriques. Quelque 899 000 petites entreprises ont bénéficié de services financiers. Plus de 35 millions de personnes ont bénéficié d’un meilleur accès à l’eau et à l’assainissement.
Grâce à une augmentation substantielle de capital, la Banque sera en mesure d’exécuter son solide pipeline d’opérations (15 milliards de dollars rien que pour 2018), y compris des projets d’infrastructure et d’intégration régionale. Les perspectives pour 2018-2020 sont brillantes, avec 50,3 millions de personnes qui devraient bénéficier d’un accès amélioré au transport contre 14 millions en 2017. En outre, plus de 35 millions de personnes devraient bénéficier de connexions électriques nouvelles ou améliorées, contre 4,4 millions en 2017.
(AIP)
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Le président du groupe de la BAD, Akinwumi Adesina