Mme Simone Gbagbo était dans son village natal à Moossou dans la commune de Grand-Bassam, ce samedi 25 août 2018. Elle participait à un culte d'action de grâce en son honneur. Elle y a prononcé son 1er discours officiel après sa sortie de prison. Nous vous proposons l'intégralité de ce discours.
Révérends pasteurs, chers frères et sœurs en Christ, nous sommes ici pour célébrer l’Éternel. Je vous dis merci pour être venus nombreux à ce moment de ma vie. Je suis là ce matin pour témoigner de la fidélité de Dieu dans ma vie.
Je remercie d’abord Dieu qui nous a accompagné, instruit. Il a transformé notre désert en oasis de paix. Mon Dieu m’a fait du bien. Il m’a ramenée de la mort à la vie. Comme Dieu passe par les hommes, c est pourquoi je remercie Alassane Ouattara. Dieu a incliné son coeur pour que nos portes de prison s’ouvrent et que nous soyons en liberté .
Je remercie tous les hommes et femmes de Côte d’Ivoire et hors qui ont prié pour que nous soyons là. Je suis convaincue que notre libération est un miracle divin. Remerciements à la ville d’Odienné, aux hommes d’Odienné. J’y ai vécu pendant trois ans et demi dans la maison du Général Youssouf Kone. Je n’ai jamais été malade.
Remerciement au ministre Diakite Coty qui a été mon élève et qui m’a traitée comme on traite sa maman pendant qu’il était maire. Merci au couple burkinabé qui a pris soin de moi, malgré les menaces de quelques personnes. J’ai eu la chance d’avoir à Odienné ma sécurité confié à des FRCI. Ils ont bien veillé sur moi. À l’école de gendarmerie, j’ai été bien traitée. Ils se sont comportés comme des jeunes frères. Ils m’appelaient tous « mamans ». Merci aussi à mes médecins et à mes avocats.
Merci à Dieu pour la protection de mon époux et qu’il continue de le protéger jusqu’à son retour de La Haye. Merci à Dieu pour tous ceux qui sont en exil. Dieu a pour la Côte d’Ivoire une attention particulière. Il a protégé la nation ivoirienne.
Dans cette crise, nous avons des victimes que nous classons en cinq groupes: celles de mon propre camp, celles du camp adverse, les citoyens innocents, les exilés qui ont perdu la vie loin du pays, les forces de défense et de sécurité tombées sur le champ de bataille.
En leur mémoire nous devons nous incliner. Je souhaite témoigner de l’action de Dieu dans ma vie. Je savais que mon Dieu était grand. On a dit dans les chants mais j’ai expérimenté l’amour de Dieu. Il est doux, bienveillant plus qu’une mère. On devrait dire Dieu la mère puisqu’il veille sur nous. Ce temps m’a tellement édifié. Pour moi Dieu m’a mis dans un camp pour m’enseigner et aujourd’hui je suis une personne libre.
Lorsque nous étions sous les bombes, Dieu avait mis son bouclier et nous sommes sortis sans égratignures. Les bombes sont tombées mais tout cela a été renvoyé par les boucliers de Dieu. Nous étions près de 300 personnes et nous sommes ressortis vivants. Ceux qui sont morts sont tombés hors du bâtiment. Il est le Dieu de fidélité.
Des prophéties sont passées sans que rien ne se passe. Certains pasteurs m’ont dit que la situation va durer sept ans. Ce que j’ai réfuté. Il est arrivé un temps ou on doutait de la fidélité de Dieu. La vraie surabondance divine. Mais Dieu m a montré qu’il est le Dieu du tout à coup, soudain, brusquement.
Ma prière est sur Dieu pour tous les prisonniers politiques militaires et le retour de tous les exilés dans une nation réconciliée et que plus jamais cela ne se répète. Acceptons de pardonner. Dieu nous aime et a besoin du peuple de Côte d’Ivoire.
Mme Simone Gbagbo était dans son village natal à Moossou dans la commune de Grand-Bassam, ce samedi 25 août 2018