L'Onu, à travers la représentante spéciale du Secrétaire général dans le pays a appelé samedi le gouvernement d'Alassane Ouattara à poursuivre les efforts pour la mise en œuvre d'une armée professionnelle pour éviter les mutineries...
L'ONU réagit à « l'épilepsie sociale » en Côte d'Ivoire. La Représentante spéciale du Secrétaire général de l'ONU dans le pays, Aïchatou Mindaoudou a exhorté samedi le gouvernement ivoirien à poursuivre les efforts pour la mise en œuvre d'une armée professionnelle, une manière diplomatique pour dire que le gouvernement doit renforcer les réglementations encadrant le fonctionnement des forces militaires. "Certains éléments des forces armées se sont mutinés en janvier pour réclamer des émoluments et l'amélioration de leurs conditions de vie. D'autres éléments appartenant à la gendarmerie, aux gardes pénitenciers, aux pompiers ont tenté de suivre le mouvement en formulant les mêmes revendications. Ces mutineries ont révélé que des efforts doivent encore être faits pour l'amélioration des conditions de vie des soldats et la mise en place d'une armée professionnelle", a noté Mme Mindaoudou dans une déclaration publiée sur le site de la mission onusienne. Pour la cheffe de l'Opération des Nations-Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), la mise en oeuvre de la loi de programmation militaire 2016-2020, qui prévoit des réformes dans l'armée, devrait apporter une solution définitive aux revendications exprimées.
"La mutinerie de janvier est semblable à celle du 18 novembre 2014. Les modes opératoires étaient similaires, les revendications étaient similaires, les deux situations ont été résolues de la même manière à travers un accord négocié. Aucun militaire n'a été sanctionné pour insubordination. L'application des dites lois est donc essentielle pour la transformation du secteur de sécurité y inclus les aspects relatifs au professionnalisme et à la responsabilité", a-t-elle souligné.
Aïchatou Mindaoudou a ainsi fait état de la nécessité pour le gouvernement de Côte d'Ivoire de continuer à accorder la priorité à la réforme du secteur de sécurité ainsi qu'à la réinsertion durable des ex-combattants.
"La situation sécuritaire reste stable"
La cheffe de la mission onusienne a toutefois indiqué que la situation sécuritaire globale en Côte d'Ivoire est stable. "Les institutions nationales chargées de la sécurité ont démontré leur capacité à prendre en charge de façon efficace et équilibrée les menaces sécuritaires latentes tant au plan interne qu'externe, bien que des défis subsistent", a-t-elle estimé, ajoutant que les violations des droits de l'homme relevées ces cinq dernières années ont enregistré une tendance à la baisse. La Côte d'Ivoire a été secouée ces dernières semaines par une série de mutineries de soldats de différentes unités réclamant le paiement de primes.
Photo utilisée à titre d'illustration | L'ONU appelle subtilement à une meilleure organisation de l'armée