À un peu plus de deux mois de l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire, la situation politique devient de plus en plus tendue. Le Secrétaire général de l'ONU est donc monté au créneau pour interpeller les autorités ivoiriennes, ainsi que les autres acteurs politiques afin de créer des conditions d'une élection apaisée.
Témoin oculaire et certificateur de l'élection présidentielle de 2010 en Côte d'Ivoire, l'Organisation des Nations Unies (ONU) est bien instruite du dossier ivoirien et surtout les violences qui ont émaillé ce scrutin qui s'est terminé par une crise postélectorale au bilan macabre de 3 000 morts officiels. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, c'est à juste titre que les Nations unies suivent de très près l'évolution de la situation sociopolitique en Côte d'Ivoire.
L'opposition ivoirienne et la société civile ont organisé des marches éclatées pour protester contre la candidature d'Alassane Ouattara à la présidentielle de 2020, qu'elle jugent anticonstitutionnelle. Le président ivoirien, qui avait en effet annoncé sa retraite politique et sa volonté de passer la main à une nouvelle génération, a dû se raviser après le brusque décès de son dauphin Amadou Gon Coulibaly.
Aussi, de nombreux manifestants sont-ils descendus dans la rue à travers les villes ivoiriennes pour manifester leur indignation. Dans son rapport, Stéphane Dujarric, Porte-parole du SG de l'ONU en Côte d'Ivoire, déclare : « Le Secrétaire général est préoccupé par les événements violents signalés ces derniers jours dans le pays et qui ont entrainé la mort de plusieurs personnes à Daoukro, Bonoua et Gagnoa. » Avant de présenter « ses condoléances aux familles endeuillées » et souhaiter « un prompt rétablissement aux blessés ».
Antonio Guterres appelle par ailleurs « toutes les parties prenantes à résoudre leurs différends par le dialogue et à créer un environnement propice à une élection pacifique, inclusive et crédible ». Tout en réitérant le soutien de l'institution qu'il dirige au Gouvernement et au peuple de la Côte d’Ivoire, il « suit de près l’évolution de la situation en Côte d’Ivoire à l’approche de l’élection présidentielle prévue pour le 31 octobre ».
Notons que les femmes de l'opposition appellent à une nouvelle marche sur la Commission électorale indépendante (CEI), ce vendredi 21 août, alors que le gouvernement a interdit les manifestations de rue jusqu'au 14 septembre.
L'ONU très préoccupée par les tensions politiques préélectorales - Photo à titre d'illustration