Le président de la commission de l’Union africaine (CUA) a appelé, dimanche, lors de l’ouverture de la 12è réunion extraordinaire de l’institution panafricaine dédiée au lancement de la phase opérationnelle de la Zone de libre-échange commerciale continentale africaine (ZLECAf), les dirigeants africains à rendre effective la libre circulation des personnes, "une condition à la liberté de commerce", a-t-il souligné.
"Je voudrais mettre l’accent sur l’impérieuse nécessité de ratifier le protocole sur la libre circulation qui est une condition à la liberté de commerce", a indiqué Moussa Faki Mahamat, ajoutant que la ZLECAf ne pourra être effective si l’on n’ouvre pas les frontières aux Africains.
Pour le président la CUA, la zone de libre-échange, étant l’un des outils pour la réalisation de l’intégration Etats du continent, en droite ligne des objectifs du traité d’Abuja et des aspirations de l’Agenda 2063, il sera paradoxal et inexplicable que les populations subissent encore dans beaucoup de pays du continent un régime de visas moins favorable par rapport aux autres citoyens du monde. "Les Etats membres doivent commencer à vulgariser la distribution du passeport panafricain qui est un merveilleux outil pour la promotion de l’identité africaine", a affirmé Moussa Faki Mahamat.
Il a salué l’opérationnalisation de la ZLECAf qui est de nature à favoriser l’entreprenariat, l’émancipation des femmes et l’emploi de la jeunesse en proie à toutes les tentations que sont l’exode rural, la migration, le trafic et la criminalité transfrontalière.
"L’autre prérequis de l’intégration commerciale est la réalisation des infrastructures qui permettront l’interconnexion des pays et des régions", a souligné le président de la commission.
Adopté et ouvert à la signature le 21 mars 2018, l’accord sur la ZLECAf a enregistré à ce jour la signature de 54 des 55 Etats membres de l’UA dont la moitié a déposé la ratification dudit accord.
La ZLECAf devient ainsi le plus grand espace d’échange commercial au monde avec une population de 1,27 milliard de personnes qui pourrait atteindre en 2050 à 2,5 milliards, soit 26% de la population mondiale en âge de travailler.
"La croissance de l’économie africaine devrait être deux fois plus rapide que celle du monde développé", selon M. Faki Mahamat, trouvant illusoire de parler de commerce ou développement sans la paix et la sécurité, un projet phare de l’Agenda 2063 dont le premier plan décennal s’achève en 2023. D’ailleurs, le président de la commission a annoncé devant plusieurs chefs d’Etats dont l’ivoirien Alassane Ouattara, que le prochain thème retenu est celui de "faire taire les armes à l’horizon 2020".
Débuté dimanche, le 12ème sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine s’achève lundi dans la capitale nigérienne.
L’UA invite les Etats à rendre effective la libre circulation des personnes