La Chine a adressé jeudi une mise en garde à la France au lendemain d'une intervention du ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, qui a annoncé "des mesures" en réaction à la politique de Pékin envers Hong Kong.
"Les affaires de Hong Kong relèvent des affaires intérieures de la Chine et aucun pays n'a le droit de s'en mêler", a déclaré devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian.
Loi sur la sécurité nationale
Pékin a imposé la semaine dernière une loi sur la sécurité nationale à Hong Kong, qui vise à réprimer la subversion, la sécession, le terrorisme et la collusion avec les forces étrangères, en réponse à la contestation lancée l'an dernier contre le pouvoir central dans l'ex-colonie britannique.
Changement radical à Hong Kong
Elle constitue le changement le plus radical pour Hong Kong depuis sa rétrocession par le Royaume-Uni à la Chine en 1997. Les militants pro-démocratie redoutent une érosion sans précédent des libertés et de l'autonomie dans le territoire.
Ingérence française
Devant la Commission des Affaires étrangères du Sénat, Jean-Yves Le Drian a déclaré mercredi que la France n'allait pas rester inactive sur la question hongkongaise. "Nous envisageons des mesures que je serai amené à diffuser le moment venu", a-t-il ajouté, soulignant vouloir le faire en "coordination" avec d'autres pays européens. "Il y a vraiment une rupture par rapport à la loi fondamentale de 1997, par rapport au principe ‘un pays, deux systèmes’ (...) donc on ne va pas rester comme cela", a insisté le ministre.
En réponse, le porte-parole chinois a dit espérer que "certains pays" feraient preuve "de prudence en paroles comme en actions" et agiraient "de façon plus positive pour la stabilité de Hong Kong".
L’Europe reste modérée
L'Union européenne est restée pour l'heure très mesurée sur ce dossier, à la différence des Etats-Unis et du Royaume-Uni. Elle a appelé la Chine "à éviter toute action qui saperait l'autonomie de Hong Kong" mais n'a fait état d'aucune mesure de riposte.
Sanctions américaines
Les Etats-Unis ont en revanche menacé Pékin de nouvelles représailles après avoir déjà révoqué en mai le statut commercial préférentiel de Hong Kong.
Mesures britanniques
Londres a pour sa part décidé de faciliter l'accès à la citoyenneté britannique aux Hongkongais, une annonce qualifiée "d'ingérence grossière" par Pékin.
Mesures australiennes
L'Australie a de son côté annoncé jeudi la suspension de son accord d'extradition avec Hong Kong et l'extension des visas au profit des Hongkongais.
La Chine met en garde la France: “Aucun pays n’a le droit de se mêler” de Hong Kong - Photo à titre d'illustration