La Côte d'Ivoire a entrepris le développement de son réseau électrique avec l'appui de plusieurs partenaires dont la Chine.
Depuis 2012, le gouvernement ivoirien a entrepris des actions, notamment les projets de construction d'ouvrages de production pour porter la puissance installée de la Côte d'Ivoire à environ 4.000 MW en 2020 et plus de 6.000 MW en 2030.
Dans ce cadre, il vient de ratifier deux accords de prêts d'un montant global de 809 millions de dollar, signés avec la Chine en vue du financement d'un projet de développement et de réhabilitation du réseau électrique de la Côte d'Ivoire.
Le projet porte sur la construction de 14 nouveaux postes de haute tension, la réhabilitation de 13 postes de haute tension, la réalisation de 1.555 km de lignes de transmission et de fourniture d'équipements électriques sans compter l'électrification de 500 localités rurales.
Le financement devrait permettre la mise en oeuvre par deux entreprises chinoises, Sinomach et CNEEC, d'un projet destiné à renforcer la capacité de production et de fourniture d'électricité en Côte d'Ivoire en vue de satisfaire la forte demande induite par la croissance économique retrouvée du pays.
Atteindre l'autosuffisance et exporter l'électricité
Lors d'une récente rencontre, le vice-président de Côte d'Ivoire Daniel Kablan Duncan a indiqué que l'enjeu pour le pays est de soutenir sa croissance retrouvée au taux moyen de 9% depuis quatre ans, de réaliser son objectif d'être autosuffisant et exportateur d'électricité dans la sous-région ouest-africaine.
Dans cette mouvance, le gouvernement a entrepris des réformes et lancé des actions prioritaires dont le barrage hydroélectrique de Soubré (sud-ouest), le plus puissant et le plus grand centre de production énergétique du pays en construction par la Chine, pour réaliser son objectif d'être autosuffisant et exportateur d'électricité dans la sous-région.
"L'électricité est un bien ordinaire de nos jours, mais en réalité il s'agit d'un facteur important de développement local", estime Kacou Tiémélé, enseignant d'économie dans une université d'Abidjan.
De son avis, sortir des localités de l'obscurité équivaut à les sortir de la pauvreté et à y impulser un développement économique.
"La construction du barrage de Soubré est un signal très fort qui montre l'engagement de la Chine aux côtés de la Côte d'Ivoire aussi l'excellence des relations entre les deux pays", note l'expert.
Le barrage de Soubré, long de 4,5 km, se pose comme le plus puissant et le plus grand centre de production électrique sous-régional avec une puissance installée de 275 MW et un productible annuel de 1.100 gigawatt heure (GWH), pour un coût de près de 572 millions de dollars, dont 85% financés par la Chine et 15% par l'Etat ivoirien.
La puissance totale installée de la Côte d'Ivoire est de 1.975 MW aujourd'hui, fournie à 72,5% par quatre centrales thermiques et 27,5% par six centrales hydrauliques.
A plusieurs occasions, les autorités ivoiriennes ont salué la "vitesse d'exécution" des travaux, la livraison probable de l'ouvrage étant entrevue en 2017 au lieu de septembre 2018 préalablement fixé comme date de fin des travaux.
Lors d'une audience que lui a accordée le vice-président ivoirien Daniel Kablan Duncan le jeudi 9 février, pour faire le point de la coopération bilatérale sino-ivoirienne, l'Ambassadeur de Chine en Côte d'Ivoire Tang Weibin a annoncé la mise en service des premières turbines du barrage de Soubré dès le mois de mars pour entamer la production d'électricité, soit neuf mois avant le terme initial prévu.
La Chine, qui est le 3ème fournisseur de la Côte d'Ivoire, est considérée comme un "partenaire très important" dans la marche de ce pays vers l'émergence.
Photo d'archives à titre d'illustration