La Coalition des syndicats du secteur éducatif/formation de Côte d’Ivoire (COSEFCI) a maintenu mercredi en Assemblée générale son mot d’ordre de grève dans l’attente de voir des réponses concrètes à ses revendications, alors que de son côté le gouvernement ivoirien assure que « tout sera sur les rails » d’ici la semaine prochaine.
A l’issue d’un Assemblée générale à Yopougon, dans l’Ouest d’Abidjan, la COSEFCI a décidé de «maintenir son mot d’ordre de grève jusqu’à nouvel ordre », invitant « le gouvernement ivoirien à apporter des réponses concrètes à tous les points de revendication posés sur sa table ».
Depuis lundi, les cours sont mitigés dans le secondaire et dans le primaire en dépit de l’appel du ministre de tutelle à la reprise. Selon le porte-parole du gouvernement, Sidi Touré, « les cours ont repris même si à certains endroits nous constatons quelques retenues ».
« Les cours ont repris, la tendance est bonne, d’ici la semaine prochaine, tout sera sur les rails (…). Ce sont des poches qui sont en train d’être traités et en discussion », a souligné le porte-parole du gouvernement ivoirien à l’issue du Conseil des ministres.
Il s’est félicité qu’ « à l’université, l’école a repris. (Toutefois), il reste quelques points à stabiliser avec les différents syndicats à l’effet que la reprise qui a été constatée soit continue pour ne pas qu’il y ait de rupture ».
La COSEFCI qui se dit disposée pour les négociations, a appelé « l’Etat de Côte d’Ivoire à remettre immédiatement en liberté tous ceux qui sont incarcérés dans le cadre de cette grève », condamnant « le gel des salaires et de tous les comptes des enseignants pour fait de grève ».
« Nous invitons le gouvernement à rouvrir les comptes des enseignants de Côte d’Ivoire et dénonçons une manœuvre qui vise à affamer les enseignants à l’effet de les étouffer parce qu’ils sont en grève », a déclaré Pacôme Attaby, le porte-parole de la COSEFCI.
Malgré cette « répression », dira-t-il, « les enseignants sont déterminés à s’offrir cette année 2019 de meilleures conditions de vie et de travail, notamment la revalorisation de leurs indemnités de logement, la suppression des cours de mercredi, la revalorisation des primes liées aux examens scolaires ».
L’organisation syndicale revendique en outre « la mise en place des intendances intégrées aux centres d’examen, la rémunération de la surveillance des examens, le paiement de 500.000 Fcfa à chaque enseignant ex-contractuel et l’intégration à la fonction publique du résiduel de ces enseignants notamment radiés pour fait de grève en 2014 » et « la suppression des emplois d’instituteurs ordinaires et adjoints recrutés avec le BEPC ».
L’Intersyndicale de l’enseignement primaire public de Côte d’Ivoire (ISEPPCI), qui est récemment entrée en grève, a appelé à la reprise des cours lundi a à la suite d’une Assemblée générale tenue samedi, suspendant son mot d’ordre de grève pour un mois.
Depuis plus d’un mois, une crise secoue l’école ivoirienne. Une grève d’enseignants, du préscolaire, du primaire et du secondaire, paralyse le système éducatif ivoirien, perturbant ainsi les cours à Abidjan et à l’intérieur du pays.
Au niveau du supérieur les cours ont repris depuis lundi après une suspension du mot d’ordre de grève de la Coordination nationale des enseignants chercheurs et chercheurs (CNEC) de Côte d’Ivoire suite à la libération de deux syndicalistes.
« Nous invitons le gouvernement à rouvrir les comptes des enseignants de Côte d’Ivoire et dénonçons une manœuvre qui vise à affamer les enseignants à l’effet de les étouffer parce qu’ils sont en grève »